Apprendre la danse classique
Apprendre la danse classique, c’est découvrir la pointe, le tutu et le plaisir de danser, que l’on soit débutant ou simplement curieux de cet univers artistique. Cette discipline, à la fois exigeante et accessible, peut se pratiquer à tout âge et à différents niveaux, que l’objectif soit de découvrir, de progresser, ou simplement de pratiquer une activité enrichissante. Cette page propose une approche globale de l’apprentissage de la danse classique, en abordant ses principes, ses bases et ses enjeux, sans prétendre remplacer l’enseignement d’un professeur de danse ni expliquer l’ensemble de la discipline, mais en offrant des repères pour mieux comprendre et situer sa pratique.
Pourquoi pratiquer la danse classique ?
Apprendre la danse classique signifie avant tout entrer dans un langage corporel structuré, fondé sur des principes précis de posture, de placement, de coordination et de musicalité. Il ne s’agit pas seulement d’apprendre des pas ou de reproduire des formes, mais de comprendre comment le corps s’organise dans l’espace et dans le temps. La danse classique propose une approche globale du mouvement, dans laquelle le danseur développe une conscience fine de son corps, de ses appuis, de son équilibre et de son rapport à la musique. Cet apprentissage s’inscrit dans une logique de construction progressive, où chaque notion acquise vient nourrir la suivante. Ainsi, apprendre la danse classique, c’est acquérir une base solide qui permet de développer à la fois la technique, la coordination et la sensibilité artistique.
La progression est au cœur de l’enseignement de la danse classique. Les acquis se construisent dans la durée, grâce à la régularité de la pratique et à la répétition des fondamentaux. Cette progression n’est ni immédiate ni spectaculaire, mais elle permet des évolutions profondes et durables. La danse classique enseigne la patience, l’engagement et la persévérance, tout en laissant une place essentielle au plaisir de danser. Le plaisir ne naît pas uniquement de la performance ou de la réussite visible, mais aussi de la sensation du mouvement juste, de l’amélioration progressive. Dans cette discipline, la rigueur et le plaisir ne s’opposent pas : ils se complètent et se nourrissent mutuellement.
Il est également important de dédramatiser l’apprentissage de la danse classique, souvent perçue comme une discipline élitiste ou réservée à un public très jeune destiné à une carrière professionnelle. En réalité, la danse classique peut être pratiquée à tout âge et à des fins très diverses. Elle n’est pas uniquement une formation pour futurs petits rats de l’opéra, mais un moyen d’expression, de développement corporel et de bien-être accessible à tous.
Chez les enfants, l’apprentissage de la danse classique apporte de nombreux bienfaits dès le plus jeune âge. Il contribue au développement de la motricité, de la coordination et de l’équilibre, tout en favorisant une posture saine et une meilleure conscience du corps. La danse classique aide également à structurer l’attention, à développer la mémoire et à apprendre à évoluer dans un cadre collectif, respectueux des règles et des autres. Sur le plan émotionnel, elle permet aux enfants d’exprimer leurs sensations et leurs émotions à travers le mouvement, tout en gagnant en confiance en eux. La dimension ludique et musicale de la danse favorise le plaisir et l’épanouissement, sans nécessairement viser une performance ou une excellence technique immédiate.
Chez les adultes, la danse classique offre d’autres bénéfices tout aussi importants. Elle permet de renouer avec le corps, d’améliorer la posture, la souplesse et la tonicité musculaire, tout en développant la coordination et l’équilibre. La pratique régulière contribue également à une meilleure gestion du stress et à un bien-être général, grâce à la concentration qu’elle exige et à la relation étroite entre mouvement et musique. Pour beaucoup d’adultes, apprendre la danse classique représente aussi un espace de plaisir personnel, de découverte ou de redécouverte artistique, sans enjeu de performance. Elle offre la possibilité de progresser à son rythme, et de se dépasser en douceur.
Principes fondamentaux de la danse classique
La posture
La posture constitue le point de départ de tout apprentissage en danse classique. Elle correspond à la manière dont le corps se tient dans l’espace, aussi bien à l’arrêt qu’en mouvement. Une posture juste repose sur une verticalité maîtrisée, dans laquelle la tête, la colonne vertébrale et le bassin s’organisent dans un alignement cohérent. La posture classique vise à allonger la silhouette, à libérer la respiration et à créer une impression de légèreté, tout en assurant un soutien musculaire constant. Elle participe directement à la qualité visuelle de la danseuse et conditionne la précision de tous les gestes techniques.
Le placement du corps
Le placement du corps est un principe central de la danse classique, étroitement lié à la posture mais plus spécifiquement orienté vers l’organisation interne du corps. Il concerne la répartition du poids, l’alignement des segments corporels et la relation entre le haut et le bas du corps. Un bon placement implique un bassin stable, un centre engagé et une utilisation juste des appuis au sol. Ce placement permet d’exécuter les mouvements avec efficacité, en évitant les compensations inutiles et les tensions excessives. En danse classique, le placement n’est jamais figé : il s’adapte constamment aux directions, aux déplacements et aux variations du mouvement, tout en conservant une cohérence globale.
La coordination des bras et jambes
La coordination entre les bras et les jambes est une caractéristique essentielle de la danse classique. Contrairement à une simple juxtaposition de mouvements, cette coordination repose sur une organisation harmonieuse de l’ensemble du corps. Les bras ne sont pas décoratifs ; ils accompagnent, soutiennent et prolongent le mouvement initié par les jambes. Leur placement et leur trajectoire influencent l’équilibre, l’axe et la qualité du geste. La danse classique exige une synchronisation fine entre les actions du bas du corps, responsables de l’impulsion et du déplacement, et celles du haut du corps, qui structurent l’espace et donnent une intention expressive au mouvement.
L’équilibre
L’équilibre occupe une place fondamentale dans l’apprentissage de la danse classique. Il ne se limite pas à la capacité de tenir une position immobile, mais englobe la gestion du corps dans toutes les phases du mouvement, qu’elles soient lentes ou rapides. L’équilibre repose sur la conscience de l’axe corporel, la solidité des appuis et l’engagement du centre. En danse classique, l’équilibre est constamment mis à l’épreuve par les changements de direction, les rotations et les déplacements. Apprendre à équilibrer son corps, c’est développer une relation fine entre stabilité et mobilité, afin de pouvoir se déplacer librement sans perdre le contrôle du geste. Cet équilibre maîtrisé participe à l’illusion de facilité propre à l’esthétique classique.
La musicalité
La musicalité est également un élément qui a son importance en danse classique, indissociable de la technique. Elle correspond à la capacité de la danseuse à écouter, comprendre et interpréter la musique à travers le mouvement. La danse classique ne se contente pas de suivre le rythme, elle dialogue avec la musique, en respectant ses accents, ses phrasés et ses dynamiques. La musicalité implique une gestion précise du temps, des durées et des silences, ainsi qu’une sensibilité aux nuances musicales. Elle permet de donner du sens au mouvement, d’enrichir l’interprétation et de relier la technique à l’expression artistique.
Travail à la barre et au milieu
La barre comme espace de construction technique
Le travail à la barre constitue le fondement de la classe de danse classique. Il représente un espace de construction technique où les principes fondamentaux de la discipline sont posés, consolidés et affinés. La présence de la barre offre un appui extérieur qui permet au danseur ou la danseuse de se concentrer pleinement sur le placement du corps, l’alignement, la coordination et la qualité du mouvement, sans être immédiatement confronté aux exigences complètes de l’équilibre autonome. Dans ce cadre, la barre n’est pas un soutien passif, mais un outil pédagogique qui accompagne l’apprentissage.
A la barre, le travail vise avant tout l’installation des bases techniques communes à l’ensemble du vocabulaire classique. Les exercices permettent de développer la conscience du corps, la relation au sol et la compréhension des mécanismes fondamentaux tels que le plié, le relevé, l’en-dehors, la mobilité des articulations et la stabilité du centre. La relative fixité de la barre autorise une exécution plus lente et plus précise des mouvements, favorisant ainsi le contrôle musculaire et la justesse du geste. Cette lenteur n’est pas synonyme de facilité : elle exige au contraire une grande rigueur et une attention constante au placement.
Le travail à la barre joue également un rôle essentiel dans la préparation physique. Il permet d’échauffer progressivement le corps, d’activer les muscles profonds et de prévenir les blessures en respectant une montée en intensité maîtrisée. C’est aussi à la barre que le professeur peut observer avec précision les habitudes corporelles de chaque danseur, corriger les déséquilibres, ajuster les placements et adapter le travail en fonction des besoins individuels.
Le milieu, vers l’expression chorégraphique
Le travail au milieu, comme on l’appelle, marque une étape essentielle dans la classe de danse classique, puisqu’il correspond à l’abandon de tout appui extérieur. Dans cet espace, le danseur doit assumer pleinement son équilibre, son axe et la gestion de son poids dans l’espace. Le milieu est le lieu où la technique construite à la barre est mise en pratique de manière globale.
Au milieu, les exercices sollicitent une autonomie corporelle complète. Les principes travaillés à la barre (alignement, stabilité, coordination, contrôle du centre) doivent être intégrés et mobilisés sans soutien. Le danseur est alors confronté à la nécessité de coordonner simultanément le haut et le bas du corps, de gérer les déplacements, les changements de direction et les transitions entre les pas. Le travail au milieu permet d’articuler les pas entre eux, de développer la fluidité des enchaînements et d’affirmer la maîtrise de l’espace.
Le milieu est également le lieu où la dimension artistique de la danse classique devient pleinement visible. Le travail au milieu prépare directement aux exigences du répertoire et de la scène, en plaçant le danseur dans une situation proche de celle de la représentation.
Le travail au milieu nécessite une progression réfléchie et adaptée. Il ne peut être abordé efficacement que lorsque les bases techniques sont suffisamment solides. Il engage la responsabilité pédagogique du professeur, qui doit veiller à proposer des exercices cohérents avec le niveau et les capacités des danseurs.
Danser sur pointe
Danser sur pointe désigne le fait, pour une danseuse, d’exécuter des mouvements de danse classique en équilibre sur l’extrémité des orteils, à l’aide de chaussures spécifiquement conçues à cet effet, appelées pointes. Ce travail implique une élévation complète du corps vers le haut, jusqu’à la verticale la plus extrême, dans laquelle le poids du corps est porté par une surface très réduite. Au-delà de l’exploit physique apparent, danser sur pointe s’inscrit dans une recherche esthétique précise : celle de la légèreté, de l’élévation et de la suspension. L’objectif n’est pas de montrer l’effort, mais au contraire de créer l’illusion d’une facilité absolue, comme si le corps s’affranchissait des lois de la gravité.
En quoi cela constitue une spécificité de la danse classique
Le travail sur pointe constitue une spécificité majeure de la danse classique, car il n’existe dans aucun autre langage chorégraphique codifié de manière aussi systématique. D’un point de vue technique, la danse classique est la seule discipline qui ait développé un vocabulaire précis, une progression pédagogique et un répertoire entier reposant sur l’usage de la pointe. Celle-ci devient alors un prolongement de la technique académique : elle accentue les principes fondamentaux de l’en-dehors, de l’axe, de l’équilibre et du contrôle du centre.
Pourquoi le travail sur pointe est codifié et progressif
Le travail sur pointe est nécessairement codifié et progressif en raison des contraintes mécaniques importantes qu’il impose au corps. Se hisser sur l’extrémité des pieds modifie profondément les appuis, les équilibres et la répartition du poids du corps. Sans cadre précis, ce travail pourrait rapidement devenir dangereux. Les méthodes de danse classique ont donc établi des règles strictes concernant l’accès à la pointe, la progression des exercices et la nature des mouvements autorisés à chaque étape de l’apprentissage. Cette codification permet d’assurer une continuité entre la technique à plat et la technique sur pointe, en respectant les mêmes principes de placement, d’alignement et de coordination. La progression graduelle est essentielle pour permettre au corps de s’adapter, de renforcer les structures sollicitées et d’intégrer les sensations nouvelles liées à la verticalité extrême.
Conditions nécessaires avant de monter sur pointe
Avant d’aborder le travail sur pointe, certaines conditions physiques et corporelles doivent impérativement être réunies. La force des chevilles est indispensable pour assurer la stabilité de l’articulation et soutenir le poids du corps sans effondrement. Cette force doit être accompagnée d’une tonicité suffisante des mollets, qui participent activement à la montée, à la tenue et à la descente du relevé. La stabilité des genoux joue également un rôle fondamental, car ils assurent la continuité de l’axe entre le pied et le bassin. Un mauvais contrôle à ce niveau peut entraîner des déséquilibres et des compensations dangereuses. Le placement du bassin est tout aussi déterminant : un bassin instable ou mal aligné compromet immédiatement l’équilibre sur pointe. Enfin, la solidité du centre, c’est-à-dire l’engagement des muscles profonds du tronc, permet de maintenir l’axe vertical et de contrôler le mouvement dans sa globalité. À ces éléments techniques s’ajoute la notion de maturité corporelle : l’âge osseux, le développement musculaire et de la coordination générale. Monter sur pointe trop tôt, avant que le corps ne soit prêt, expose la danseuse à des risques importants et peut freiner durablement son évolution technique.
Apprentissage progressif du travail sur pointe
L’apprentissage du travail sur pointe se fait de manière progressive et méthodique, en respectant une logique pédagogique précise. Le travail débute systématiquement à la barre, qui offre un appui sécurisant et permet à la danseuse de se concentrer sur la qualité du mouvement et le placement. À ce stade, l’accent est mis sur les montées et descentes en relevé, afin d’apprendre à dérouler le pied, à contrôler l’élévation et à redescendre sans chute. Les échappés sur pointe permettent ensuite de travailler l’ouverture et la fermeture des positions tout en maintenant l’axe et l’équilibre. Les équilibres simples, tenus quelques instants, développent la stabilité et la conscience du centre, tandis que le travail lent et contrôlé favorise la précision et la maîtrise du geste.
Progressivement, le travail se déplace au milieu, où l’absence de soutien oblige la danseuse à gérer seule son équilibre. Les pas de bourrée sur pointe introduisent le déplacement, les piqués permettent d’aborder les changements d’appui rapides, et les promenades développent la capacité à tourner autour de son axe sans perdre la verticalité. Les petits enchaînements combinent ces éléments et préparent à l’intégration de la pointe dans le vocabulaire chorégraphique et le répertoire.
Risques, prévention et sécurité
Le travail sur pointe comporte des risques réels, qui justifient l’importance d’une approche prudente et encadrée. Les blessures peuvent toucher les chevilles, soumises à une forte pression, les métatarses, qui supportent l’essentiel du poids du corps, mais aussi le dos, souvent sollicité en compensation lorsque l’axe n’est pas correctement tenu. La prévention passe avant tout par un échauffement rigoureux, permettant de préparer les muscles et les articulations à l’effort spécifique de la pointe.
Les pas de base
En danse classique, les pas de base sont très nombreux et constituent un vocabulaire riche et structuré. Il serait impossible de tous les présenter ici : cette page propose donc quelques pas fondamentaux parmi les plus utilisés, afin de mieux comprendre les bases de la technique. Ces pas s’organisent en grandes familles de mouvements qui forment ensemble le socle de la danse classique : plié, élévation, battements, mouvements liés, déplacements, équilibres, rotations, sauts, poses et attitudes.
Le plié
Le plié est un mouvement fondamental de la danse classique, au point que l’on dit souvent : « Sans plié, pas de danse classique ». Il consiste à fléchir les jambes en maintenant la rotation en dehors, tout en conservant un alignement correct du corps : le dos reste droit, le bassin stable et les genoux suivent l’axe des orteils. Le plié permet de préparer les sauts, d’en amortir les réceptions et de faciliter les transferts de poids. Présent dans toutes les positions, il constitue la base de presque tous les mouvements en danse classique.
• Le demi-plié : Les talons restent au sol. Les genoux se plient légèrement. La flexion se fait jusqu’au point où les talons peuvent rester posés sans forcer. Il est présent dans toutes les positions (1re à 5e)
• Le grand plié : Les talons se soulèvent progressivement (sauf en 2e position). Les genoux se plient au maximum, la flexion est complète. Le mouvement reste continu et fluide.
Le relevé
Le relevé consiste à s’élever sur la demi-pointe ou sur la pointe, en partant d’un appui à plat, le plus souvent à partir d’un demi-plié. Les talons montent, le poids du corps reste bien centré, les jambes sont étirées et le dos demeure grand et aligné, afin de permettre le maintien de l’équilibre. Il peut être exécuté sur un ou deux pieds, en 1re, 2e, 3e, 4e et 5e position. Le relevé prépare le travail des pirouettes, des équilibres et du travail sur pointes, et donne au mouvement son élévation et sa verticalité.
• Relevé sur demi-pointes : Les talons se soulèvent. Le poids du corps repose sur la base des orteils. Utilisé à tous les niveaux, dès les débutants. Il peut être exécuté : à deux pieds, sur une jambe, dans toutes les positions (1re à 5e).
• Relevé sur pointes : Réservé aux danseuses formées au travail sur pointes. Nécessite un alignement parfait et une grande force musculaire. Prolonge directement le relevé sur demi-pointes.
Le battement tendu
Le tendu consiste à étirer la jambe jusqu’à ce que la pointe soit complètement tendue, depuis une position fermée jusqu’à une position ouverte, puis à revenir à la position de départ. Il permet de préparer tous les pas qui quittent le sol, notamment les dégagés, les sauts et les pirouettes.
• Départ : à partir d’une position fermée (1re, 3e ou 5e). Le poids du corps reste sur la jambe de soutien.
• Allongement : la jambe travailleuse glisse au sol. Le pied se déroule talon, plante et orteils. Le pied se termine complètement tendu, sans décoller.
• Arrivée : la jambe est allongée. Le pied est soit : devant, sur le côté ou derrière.
• Retour : le pied revient par le même chemin. Le contrôle est constant jusqu’à la fermeture.
Le dégagé
Le dégagé consiste à décoller le pied du sol de quelques centimètres, après un allongement complet de la jambe, le mouvement étant rapide et précis, puis à revenir à la position de départ, le poids du corps restant sur la jambe d’appui. Il peut être exécuté devant, à la seconde ou derrière, et permet de préparer les sauts et les pas d’élévation.
• Départ : à partir d’une position fermée (souvent 1re ou 5e). Le poids du corps est stable sur la jambe de soutien.
• Allongement : la jambe travailleuse glisse au sol comme dans un tendu. Le pied se déroule complètement.
• Dégagement : le pied se soulève légèrement du sol (quelques centimètres). La jambe reste tendue et étirée. Le mouvement est vif mais contrôlé.
Le rond de jambe
Le rond de jambe consiste à décrire un demi-cercle ou un cercle avec la jambe, au sol ou en l’air, en conservant la jambe tendue et la rotation en dehors, tout en maintenant la stabilité du corps et le poids sur la jambe d’appui. Il peut être exécuté en dehors (de devant vers derrière) ou en dedans (de derrière vers devant). Le rond de jambe permet de préparer les développés, les adages et les grands mouvements circulaires.
• Déroulement du mouvement au sol : départ d’une position fermée (souvent 1re ou 5e). Le pied glisse devant (comme dans un tendu). Il décrit un arc de cercle sur le sol jusqu’à la seconde. Il continue jusqu’à derrière. Retour par le même chemin selon le sens choisi.
• Le rond de jambe en l’air : la jambe travailleuse est soulevée (généralement à 45°). Seule la partie inférieure de la jambe décrit le cercle.
Le fondu
Un pas de base qui repose sur une flexion et une extension coordonnées des deux jambes, donnant une impression de mouvement doux et continu. Il peut être exécuté à la barre ou au milieu, à partir de la 5e position, et parfois de la 3e position.
• Placement initial : le corps est droit et vertical, le bassin stable et placé, avec l’en-dehors maintenu sur les deux jambes. Le poids du corps est réparti sur la jambe de terre, tandis que la jambe de travail se place au cou-de-pied, devant ou derrière.
• Début du mouvement : débute par un demi-plié de la jambe de terre, le talon restant bien ancré au sol, tandis que la jambe de travail demeure au cou-de-pied. Les deux genoux s’ouvrent dans l’en-dehors, et le buste reste immobile et allongé pendant toute la descente.
• Déploiement simultané : les deux jambes se tendent en même temps, la jambe de travail se déployant devant, à la seconde ou derrière, sans devancer la jambe de terre, tandis que la montée se fait de manière progressive.
Le développé
Un pas de base lent et contrôlé qui met en valeur la fluidité, la force et la ligne de la jambe. La jambe libre se plie puis se déploie progressivement jusqu’à une extension complète, sans à-coups.
• Placement initial : Le corps est droit et allongé, le bassin placé et stable, avec l’en-dehors maintenu sur les deux jambes. La jambe de terre est tendue et active, le poids du corps centré, tandis que les bras se placent dans la position demandée en 2e position ou en bras bas.
• Passage par le cou-de-pied : La jambe de travail se plie, le pied glisse le long de la jambe de terre, et le genou s’ouvre dans l’en-dehors, sans que le bassin ne bouge. Pendant ce temps, la jambe de terre reste tendue.
• Passage par le retiré : Le genou de la jambe de travail monte, et le pied se place au niveau du genou de la jambe de terre. La cuisse est levée et tournée en dehors, le buste reste vertical.
• Déploiement de la jambe : La jambe de travail se déplie lentement. Le genou s’allonge avant le pied, qui se déroule entièrement, permettant à la jambe de se déployer devant, à la seconde ou derrière.
• Tenue du développé : La jambe est soutenue dans l’air, le pied complètement étiré, tandis que le corps reste équilibré et que l’en-dehors est maintenu pendant toute la tenue.
Le chassé
Un pas de déplacement dans lequel un pied en chasse un autre, en se fermant ou en se rejoignant, puis en repartant dans une nouvelle direction. Le principe fondamental est donc le glissement et le déplacement, et non l’élévation. Le chassé peut se décliner en plusieurs formes, selon la position finale et la direction du déplacement. Le chassé fermé se caractérise par le fait que le pied chasse l’autre jusqu’à une position fermée, en 3e ou en 5e position. Souvent utilisé comme pas de liaison. Le chassé ouvert se distingue par le fait que le pied chasse l’autre vers une position ouverte. Il est très fréquent avant un saut. Le chassé en avant, de côté ou en diagonale dépend de la direction imposée par l’enchaînement. Quelle que soit la direction choisie, le principe reste toujours le même : glisser, chasser, puis repartir.
• Départ du premier pied : Le mouvement commence lorsque le pied de départ glisse au sol et s’ouvre dans la direction du déplacement, qu’il soit devant, de côté ou en diagonale. Le mouvement reste proche du sol, tandis que le poids du corps commence à se transférer.
• Action de « chasser » : Le second pied rejoint le premier et le chasse hors de sa place. Les deux pieds passent brièvement par une position rapprochée, et les genoux restent souples afin de préserver la continuité et la fluidité du mouvement.
• Sortie du chassé : Le pied de départ repart, le déplacement se poursuit dans la direction choisie, le corps suit le mouvement sans retard, et le transfert du poids s’effectue de manière fluide.
La pirouette
Un tour sur une jambe, exécuté sur demi-pointe ou sur pointe, dans lequel le corps effectue une ou plusieurs rotations autour de son axe vertical.
• La préparation :La pirouette débute généralement depuis la 4e position. Les deux jambes sont en plié, le poids du corps est réparti tout en étant déjà orienté vers la jambe de terre, et les bras sont ouverts, prêts à se rassembler.
• L’impulsion : La jambe de terre pousse dans le sol, ce qui permet au corps de monter en relevé. Les bras se rassemblent, la jambe de travail monte en retiré, et le bassin reste stable pendant cette phase d’élévation.
• La rotation : Le corps tourne autour de son axe, la jambe de terre est tendue et active, le talon est haut et le centre engagé. La tête effectue un spotting, assurant la stabilité et la précision de la rotation.
• La sortie : La pirouette se termine lorsque le corps redescend avec contrôle, avec un passage possible par le plié. Les bras s’ouvrent, le regard se stabilise, et la fin se fait en position nette.
L’échappé
Un pas dans lequel les deux pieds partent d’une position fermée pour s’ouvrir simultanément dans une position ouverte, puis reviennent se refermer. Il existe plusieurs types d’échappés. L’échappé sauté est exécuté avec un petit saut : les deux pieds quittent le sol ensemble et retombent ensemble, ce qui le rend très présent dans les petits allegros. L’échappé sur demi-pointe, réalisé sans saut, est principalement utilisé pour le travail de force et de précision, notamment à la barre. Enfin, on distingue l’échappé en seconde ou en quatrième, la direction dépendant de l’enchaînement, mais le principe restant toujours identique : ouvrir puis refermer.
• Position de départ : L’échappé commence généralement en 5e position, parfois en 3e, sur demi-pointe ou à plat selon le niveau, avec un plié utilisé comme préparation.
• Le plié de préparation : Les deux jambes plient ensemble, les talons restent au sol ou contrôlés sur demi-pointe, le poids du corps est centré, et le corps demeure vertical.
• L’ouverture : Les deux pieds s’ouvrent simultanément, passant d’une position fermée à la seconde position ou à la quatrième position. Les jambes se tendent ensemble, et le mouvement reste symétrique.
• La position ouverte : Les jambes sont tendues, le poids est également réparti, l’en-dehors est maintenu, et le corps reste stable.
• Le retour (échappé fermé) : Les deux jambes replient ou se referment ensemble, permettant le retour vers la position fermée.
Le pas de bourrée
Le pas de bourrée est un pas de liaison rapide, composé de trois petits appuis successifs, exécutés près du sol, qui permet de se déplacer, de changer de pied ou de position, ou de préparer un autre pas. Il commence le plus souvent en 5e position, parfois en 3e position, et s’exécute sur demi-pointe aux niveaux intermédiaire et avancé, ou à plat chez les débutants.
• Premier appui : Le pied arrière, le plus souvent, se déplace légèrement en passant près du sol. Le poids du corps commence à se transférer, tandis que les genoux restent souples.
• strong>Deuxième appui : Le second pied passe rapidement, croise ou se place selon la forme du pas, et le poids continue de se déplacer, tandis que le corps reste stable.
• Troisième appui (fermeture ou sortie) : Le troisième pied se pose pour terminer le pas, soit en position fermée (3e ou 5e), soit en position ouverte afin d’enchaîner.
Le jeté
Un pas de saut dans lequel la jambe de travail est « jetée » dans une direction, avec énergie et précision, soit près du sol, soit dans l’air, selon le type de jeté (jeté sauté ou grand jeté). Le jeté part généralement d’un pas préparatoire (souvent un chassé ou un pas de bourrée), suivi d’un demi-plié qui donne l’impulsion.
• Le « jeté » de la jambe : La jambe de travail part rapidement et se dégage du sol, le pied étant entièrement tendu. Le mouvement peut être dirigé devant, à la seconde ou derrière.
• Le retour : La jambe revient avec contrôle et se referme vers la position de départ, tandis que le bassin reste immobile.