Apprendre la valse anglaise (lente)
Vous avez envie d’apprendre la valse anglaise mais vous ne savez pas par où commencer ? Cette page est là pour vous guider pas à pas dans l’apprentissage de cette danse aussi appelée valse lente. Que vous souhaitiez simplement débuter pour le plaisir, mieux comprendre comment danser la valse anglaise en soirée, ou préparer vos premiers cours de danse avec un professeur, vous trouverez ici des explications claires et concrètes. Vous découvrirez les principes fondamentaux, mais aussi des conseils et des astuces pratiques pour corriger vos erreurs, gagner en aisance et en élégance. L’objectif est de vous aider à améliorer votre danse à votre rythme et à progresser pas après pas, que vous dansiez en cours, en bal ou en compétition.
Pourquoi apprendre la valse anglaise ?
Si vous hésitez entre différentes danses standard pour débuter ou enrichir votre répertoire, voici les raisons qui font de la valse anglaise un choix particulièrement judicieux.
Une musicalité favorable à l’apprentissage
La valse anglaise se danse sur un tempo lent, ce qui facilite considérablement l’apprentissage pour les débutants. Cette lenteur n’est pas un défaut mais un atout majeur : elle vous offre le temps de comprendre et d’exécuter correctement chaque mouvement. L’apprentissage de la valse anglaise est facilité en raison sa structure rythmique régulière à trois temps. Contrairement à des danses latines comme le cha-cha-cha qui jouent avec les syncopes et les accents variés, la valse lente maintient sa pulsation constante, facilitant la synchronisation avec la musique et avec son partenaire.
Une danse pour toute la vie
Contrairement à certaines danses très physiques qui deviennent difficiles à pratiquer avec l’âge, la valse anglaise peut se danser à tout âge. Son tempo modéré et son accent sur la technique plutôt que sur la force en font une danse accessible du jeune âge jusqu’à un âge avancé. De nombreux danseurs de valse anglaise continuent à danser et à s’améliorer dans leurs 60, 70 ans et au-delà.
Un point de départ idéal pour les danses standard
La valse anglaise est souvent enseignée en premier dans les cours de danses standard car elle introduit les concepts fondamentaux qui se retrouvent dans toutes les autres danses de cette famille : la posture droite et élégante, le cadre entre les partenaires, la connexion et le guidage, le déplacement progressif autour de la piste, et la coordination entre les deux partenaires.
Une fois ces bases acquises en valse lente, la transition vers le tango, le quickstep, le foxtrot ou le slow fox devient beaucoup plus naturelle. C’est une porte d’entrée vers l’univers complet des danses standard.
Plus riche et technique que la valse viennoise
La valse anglaise se différencie de la valse viennoise par un nombre plus important de figures, augmentant sa complexité. Cette richesse technique en fait une danse particulièrement gratifiante à explorer. Contrairement à la valse viennoise qui se concentre principalement sur les tours continus à droite et à gauche, la valse anglaise permet des figures beaucoup plus travaillées et variées.
Une élégance et une expressivité incomparables
La valse anglaise véhicule une image de finesse et de délicatesse, elle dégage une élégance naturelle de par le rythme de la musique très lent. C’est ainsi que la valse lente acquiert douceur et poésie, qui donnent aux danseurs cette élégance particulière. Le tempo lent permet des gestes amples, des lignes allongées, des transitions fluides qui créent une impression de grâce naturelle. Danser la valse anglaise, c’est incarner l’élégance incarnée.
Une danse de compétition
La valse anglaise est une danse idéale pour une multitude de contextes : pour s’initier au monde des danses de couple, pour partager des moments complices en soirée, ou simplement pour le plaisir de glisser sur la musique avec fluidité. Mais au-delà de ce rôle convivial et artistique, elle est aussi une danse d’excellence pour celles et ceux qui souhaitent se diriger vers la compétition. La valse anglaise est la première danse à entrer en lice lors des compétitions de danses sportives. Cette position en tête des compétitions n’est pas anodine : elle établit le standard d’élégance et de technique pour toute la compétition.
Comprendre la musique de la valse anglaise
La signature 3/4
La valse anglaise se danse sur une mesure à 3 temps, notée 3/4 en solfège. Cela signifie que chaque mesure musicale contient trois battements (des temps) égaux. C’est cette structure à trois temps qui donne à la valse son caractère unique et reconnaissable, différent des danses à 4 temps comme le rock ou le tango. Quand vous écoutez une valse, vous entendez naturellement ce rythme régulier : UN-deux-trois, UN-deux-trois, UN-deux-trois… Le premier temps de chaque mesure est légèrement accentué, ce qui aide à repérer le début de chaque cycle.
Le tempo de la valse anglaise
Le tempo de la valse anglaise est lent, généralement entre 28 et 30 mesures par minute (MPM), soit environ 84 à 90 battements par minute (BPM). C’est ce tempo modéré qui permet les mouvements amples, fluides et l’élégance caractéristique de cette danse. En comparaison, la valse viennoise est beaucoup plus rapide : entre 58 et 60 mesures par minute, soit environ le double ! La valse lente offre donc plus de temps pour exécuter chaque mouvement avec grâce et contrôler son corps.
Compter pour bien danser
Pour bien danser, il est essentiel de savoir compter la musique. Voici différentes façons de compter :
• Comptage basique :
1 – 2 – 3 / 1 – 2 – 3 / 1 – 2 – 3 / …
C’est la méthode la plus simple pour débuter. Chaque chiffre correspond à un temps de la mesure.
• Comptage avec accentuation :
UN – deux – trois / UN – deux – trois / …
Le premier temps est prononcé plus fort, comme il est accentué dans la musique. Cela aide à rester synchronisé.
• Comptage des danseurs expérimentés :
1 – 2 – 3 / 4 – 5 – 6 / 7 – 8 – 9
Les danseurs avancés comptent souvent sur plusieurs mesures pour structurer des séquences de figures. Par exemple, un tour complet peut prendre deux mesures (6 temps). Mais pour être tout à fait honnête, les danseurs expérimentés … ne comptent plus systématiquement les temps.
Correspondance pas/musique
En valse anglaise, la règle générale est : un pas = un temps musical.
• Sur le temps 1 : premier pas (pied droit ou gauche selon la figure)
• Sur le temps 2 : deuxième pas
• Sur le temps 3 : troisième pas (souvent le rassemblement des pieds)
Cette synchronisation directe rend la valse relativement accessible pour les débutants : il suffit de faire un pas à chaque battement de la musique.
Posture et maintien du couple
La posture et le maintien sont essentiels en valse anglaise. Une bonne posture permet non seulement d’être élégant, mais aussi de faciliter le guidage, l’équilibre et la fluidité des mouvements. C’est la base sur laquelle repose toute la danse. Cette posture crée une impression de grandeur, d’élégance et de légèreté. Imaginez que vous êtes suspendu par le haut tout en restant ancré au sol par vos pieds.
La posture individuelle
Avant de former un couple, chaque danseur doit adopter une posture correcte :
• Colonne vertébrale : droite et étirée vers le haut, comme si un fil invisible tirait le sommet de votre crâne vers le plafond
• Épaules : détendues et abaissées, légèrement en arrière pour ouvrir la poitrine
• Poitrine : légèrement soulevée et ouverte, sans être bombée de manière exagérée
• Bassin : neutre, légèrement rentré (éviter de cambrer le dos)
• Genoux : souples et légèrement fléchis, jamais verrouillés
• Poids du corps : sur l’avant des pieds (la plante), pas sur les talons
• Tête : droite, regard à l’horizontale, menton parallèle au sol
• Bras libres : détendus, avec une légère tonicité
Le cadre
Le « cadre » désigne la structure formée par les bras et le haut du corps des deux partenaires. C’est l’architecture qui permet la connexion et la communication entre les danseurs. Le cadre doit être tonique mais pas rigide.
Pour le guideur :
• Bras gauche : levé sur le côté, coude arrondi, avant-bras légèrement incliné vers le haut. La main est à hauteur des yeux de la partenaire
• Main gauche : tient délicatement la main droite de la partenaire, doigts entrelacés ou main posée dans la sienne
• Bras droit : arrondi, coude pointant légèrement vers l’extérieur (pas collé au corps)
• Main droite : posée fermement mais sans tension sur l’omoplate gauche de la partenaire (environ au milieu du dos)
• Coudes : jamais tombants, maintenus à une hauteur stable
• Épaules et cage thoracique : ouvertes, formant un cadre stable et large
Pour le suiveur :
• Bras droit : levé, main posée dans celle du partenaire, coude souple
• Bras gauche : posé délicatement sur le bras droit du partenaire, main sur son épaule ou son biceps
• Coude gauche : repose légèrement sur l’avant-bras du partenaire
• Position des bras : légèrement en arrière par rapport au corps, créant une ouverture de la poitrine
La position du couple
En valse anglaise, les danseurs ne se regardent généralement pas dans les yeux pendant la danse. Chacun dirige son regard vers la gauche, ce qui donne cette élégance caractéristique et permet au guideur de surveiller la piste. Une fois le cadre établi, voici comment les partenaires se placent l’un par rapport à l’autre en position fermée :
• Distance : les corps ne se touchent pas au niveau du ventre ; il y a un espace (environ 15-20 cm) permettant aux jambes de se déplacer librement
• Contact : le haut du corps (poitrine/sternum) est plus proche, créant une légère inclinaison vers l’arrière pour chacun
• Décalage : les partenaires ne sont pas exactement face à face, mais légèrement décalés sur la droite (le côté droit du guideur est proche du côté droit du suiveur)
• Pieds : les pieds du guideur sont légèrement entre ceux du suiveur, permettant les pas en avant sans se marcher dessus
• Têtes : légèrement tournées vers la gauche (le guideur regarde par-dessus l’épaule gauche du suiveur, et vice-versa)
La connexion
La connexion est plus subtile que le simple contact physique : c’est la communication corporelle entre les deux partenaires.
Points de connexion :
• Les mains : transmission des intentions de direction
• Le torse/sternum : principal point de communication du mouvement et de l’énergie
• Les bras : maintiennent le cadre et transmettent les informations de rotation
• La présence énergétique : une sorte de dialogue constant entre les corps
Principe de la connexion :
• Le guideur propose le mouvement par son corps, pas en poussant ou tirant avec les bras
• Le suiveur répond en restant connecté et réceptif à ces propositions
• La connexion doit rester constante, ni trop molle (on perd le contact), ni trop rigide (on empêche la fluidité)
• C’est un équilibre entre donner de l’énergie (tonicité) et rester souple (adaptabilité)
Le guidage et le suivi
Le guidage et le suivi sont au cœur de la danse en couple. C’est ce dialogue silencieux entre les partenaires qui transforme deux personnes en une seule entité dansante. Contrairement à une idée reçue, il ne s’agit pas de domination ou de passivité, mais d’une véritable communication où chacun a un rôle actif et complémentaire. Bien que les rôles soient différents, ils sont égaux en importance. Un excellent guideur avec un suiveur débutant ou inversement ne produira jamais une belle danse. C’est la synergie des deux qui crée la magie.
Les principes fondamentaux
• La communication corporelle : en valse anglaise, les partenaires ne se parlent pas pendant la danse. Toute la communication passe par le corps : le guidage est une proposition physique que le suiveur accueille et à laquelle il répond. C’est un échange constant d’informations à travers la connexion établie par le cadre.
• L’intention avant l’action : le guidage efficace commence dans l’esprit du guideur avant même de se manifester physiquement. L’intention du mouvement se forme d’abord mentalement, puis se transmet par le corps entier, pas seulement par les bras.
• La confiance mutuelle : le guidage et le suivi ne fonctionnent que s’il y a une confiance totale entre les partenaires. Le suiveur doit faire confiance au guideur pour le mener en sécurité ; le guideur doit faire confiance à la capacité du suiveur à interpréter et suivre ses propositions.
Le rôle du guideur
Le guideur a la responsabilité de proposer les mouvements, de naviguer sur la piste et de créer la chorégraphie.
• Guider avec le corps, pas les bras
L’erreur la plus fréquente est de pousser ou tirer avec les bras. Le véritable guidage vient du centre du corps (le sternum, le bassin). Imaginez que votre torse est une boussole : c’est lui qui indique la direction, les bras ne font que maintenir le cadre. Quand vous voulez tourner à droite, c’est tout votre corps qui pivote, pas juste vos bras qui tournent votre partenaire.
• Anticiper et préparer
Le guideur doit penser une ou deux mesures à l’avance : quel sera le prochain mouvement ? Où va-t-on sur la piste ? Cette anticipation se transmet inconsciemment au suiveur par une subtile préparation du corps. Par exemple : avant un tour, le guideur augmente légèrement la tension du cadre, signalant qu’un changement arrive.
• La clarté des intentions
Chaque mouvement doit être clair et décidé. L’hésitation se transmet immédiatement au suiveur et crée de la confusion. Un guidage flou est un suiveur perdu. Un guidage net est une danse fluide. Mieux vaut guider un mouvement simple avec clarté qu’un mouvement complexe avec hésitation.
• Respecter le tempo du suiveur
Le guideur doit s’adapter au niveau et à la vitesse de son partenaire. Pas question de « traîner » ou « pousser » le suiveur à aller plus vite qu’il ne peut. Le guidage est une invitation, pas une obligation.
• La navigation
Le guideur surveille la piste, anticipe les obstacles (autres couples, bord de piste). Il est responsable d’éviter les collisions en adaptant sa trajectoire et le choix des figures. Cela demande une attention constante à l’environnement tout en dansant.
• L’énergie et la dynamique
Le guideur impulse l’énergie du mouvement : légère et aérienne pour un mouvement doux, plus affirmée pour un déplacement ample. Il crée aussi la dynamique : accélérations, ralentissements, pauses (hesitation). C’est lui qui interprète musicalement la danse.
Le rôle du suiveur
Le suiveur a un rôle tout aussi actif : interpréter, répondre et embellir les propositions du guideur.
• Rester connecté et réceptif
Le suiveur maintient une connexion constante avec le guideur, sans tension excessive ni mollesse. Il reste attentif aux signaux corporels transmis par le cadre et le sternum du guideur. C’est comme écouter activement une conversation : vous êtes présent et engagé.
• Ne pas anticiper
L’erreur majeure du suiveur débutant est d’anticiper les mouvements : « je connais cette figure, je sais ce qui vient après… ». L’anticipation brise la connexion et peut mener à des désaccords corporels. Attendez l’invitation du guideur, même si vous pensez savoir ce qui va se passer.
• Maintenir son propre équilibre
Le suiveur doit garder son propre axe, son propre équilibre. Ne vous appuyez pas sur le guideur, ne vous laissez pas « porter ». Chacun danse sur ses propres jambes : vous êtes connectés, pas fusionnés.
• Répondre, pas résister
Quand le guideur propose un mouvement, le suiveur répond avec souplesse. Evitez de résister ou de sur-corriger : faites confiance au guidage. Si quelque chose semble étrange, suivez quand même (sauf danger évident) puis discutez après la danse.
• Apporter sa propre énergie
Le suiveur n’est pas passif : il apporte sa propre énergie au mouvement. Il complète l’élan initié par le guideur, ne se contente pas de se laisser bouger. C’est une collaboration : 50% guideur + 50% suiveur = 100% danse.
• Embellir et interpréter
Le suiveur peut enrichir la danse par l’expression de son corps, la qualité de ses mouvements. Les bras libres, les inclinaisons subtiles, l’expression du visage ajoutent beauté et émotion. C’est au suiveur de donner vie et personnalité aux figures proposées.
Les principaux pas de base en valse lente
Le pas naturel (rotation à droite)
Le pas naturel est le mouvement emblématique de la valse anglaise. Il combine une progression vers l’avant pour le guideur et vers l’arrière pour le suiveur, tout en construisant une rotation fluide vers la droite. Dès le premier temps, le guideur avance du pied droit avec une réception claire sur le talon, alors que le suiveur recule du pied gauche en gardant le corps bien équilibré au-dessus de l’appui. Cette différence de direction crée la dynamique de déplacement du couple le long de la piste, mais c’est le centre du corps, notamment le buste du guideur, qui déclenche et conduit la rotation. Le suiveur ne cherche pas à anticiper, mais à ressentir ce mouvement et à s’y connecter pleinement.
Au deuxième temps, les deux partenaires se déplacent légèrement de côté, pied gauche pour le guideur et droit pour le suiveur, tout en laissant le corps commencer à s’élever. Cette montée harmonieuse intervient lentement et sans brusquerie : la danse se verticalise, la connexion devient plus légère et l’élégance prend forme. Dans cette phase, le couple se rapproche du moment le plus aérien de la figure, avec une rotation qui se poursuit naturellement grâce à la continuité du mouvement du tronc et des épaules.
Le troisième temps rassemble les deux pieds. Le guideur regroupe le pied droit près du gauche, tandis que le suiveur rapproche le pied gauche du droit. Le corps reste un court instant suspendu, presque immobile dans la rotation, avant de redescendre doucement pour préparer l’appui suivant. Ce retour au sol n’est jamais brutal : il marque la fin du balancement vertical, tout en préservant la légèreté visuelle.
Le pas inversé (rotation à gauche)
Le pas inversé est le complément du pas naturel, mais cette fois la rotation du couple se dirige vers la gauche. Le guideur avance du pied gauche dès le premier temps tandis que le suiveur recule du pied droit. Le mouvement débute dans une légère descente, avec un transfert de poids bien ancré dans le sol pour sécuriser la trajectoire. La rotation ne vient pas seulement des bras ou des épaules : elle prend naissance dans le centre du corps du guideur, relayée par une connexion constante et précise que le suiveur reçoit sans anticiper. Cette attention partagée à l’axe du couple permet de tourner en douceur tout en continuant à progresser le long de la piste.
Au deuxième temps, chacun se déplace latéralement : le pied droit du guideur s’écarte, tandis que celui du suiveur est le pied gauche. C’est à ce moment que la montée progressive se produit. Les talons quittent légèrement le sol, la colonne vertébrale s’étire vers le haut et la rotation gagne en amplitude. Tout le haut du corps travaille dans une intention élégante et circulaire : la poitrine s’ouvre, le regard reste à l’horizontale et la connexion entre les deux partenaires demeure stable et tonique.
Le troisième temps termine la figure en rassemblant les pieds. Le corps reste un court instant suspendu, comme en apesanteur dans la rotation, avant que la descente ne s’amorce en toute fluidité pour ramener les appuis sur le sol. Cette redescente prépare le mouvement suivant, qu’il s’agisse d’un nouvel inversé, d’un pas naturel ou d’une transition. Rien ne doit interrompre la continuité du balancement vertical : c’est l’une des signatures majeures de la valse anglaise.
Le « rise and fall »
Le rise and fall est un élément central et caractéristique de la valse anglaise, construit sur un cycle de 3 temps. Il fait partie de ce qui définit son style et son identité par rapport aux autres danses de salon. C’est le mouvement vertical du corps qui fait monter et descendre les danseurs au fil des temps de la musique.
TEMPS 1 : le poids dans le sol
Le mouvement commence toujours par une légère descente. Le poids se place pleinement sur le pied d’appui. Les chevilles fléchissent légèrement, permettant une sensation d’ancrage. Les genoux suivent le mouvement mais restent souples, jamais bloqués. Le bassin se positionne au-dessus du pied qui porte le poids, un alignement clair est essentiel pour la stabilité. Cette phase crée une énergie de propulsion : on s’enracine pour mieux s’élever ensuite.
TEMPS 2 : la montée
Le Rise naît dans les chevilles avant toute autre chose. Elles se déploient doucement en faisant pousser le corps vers le haut. Les genoux se déplient à leur tour, sans tension excessive. Les jambes s’allongent, comme si elles étiraient la colonne vers le ciel. Les talons quittent progressivement le sol, mais sans sauter : le mouvement est étiré, vertical, respiré. Le corps s’élève, mais le centre reste stable et connecté au partenaire. Aucune articulation ne travaille seule, tout s’organise de manière coordonnée et fluide.
• La colonne vertébrale se grandit activement
• Le sternum s’ouvre
• La nuque se prolonge
• Le regard glisse à l’horizontale
TEMPS 2 > 3 : La suspension
C’est la phase la plus légère du cycle. Le corps semble suspendu, comme retenu un instant avant de redescendre. Ce « temps suspendu » donne à la valse lente son charme romantique et aérien. Cette suspension existe grâce à :
• la tonicité dans la ceinture abdominale
• l’élongation continue de la colonne
• une connexion stable dans le cadre
TEMPS 3 : La descente
La redescente ne doit jamais être une chute. Cette fin de cycle prépare immédiatement le début du suivant, en retrouvant l’énergie nécessaire au prochain pas. Elle se fait progressivement :
• Les talons reviennent au sol en dernier
• Les chevilles reprennent l’amorti
• Les genoux accompagnent en fléchissant légèrement
• Le bassin reste centré au-dessus du pied d’appui
Le Whisk
Le Whisk commence à la fin d’une progression, souvent après un pas naturel ou inversé. Le guideur avance tandis que le suiveur recule : le mouvement s’oriente légèrement sur le côté, avec une connexion qui reste bien ancrée dans le haut du corps. Sur le premier temps, le guideur place son pied en avant dans la direction du déplacement, et le suiveur recule en s’ajustant parfaitement à l’énergie donnée. Les deux danseurs partagent encore une dernière partie du rise issu du pas précédent, avec le corps étiré et la danse suspendue.
Sur le deuxième temps, chacun se déplace encore légèrement de côté, mais le corps commence déjà à se tourner vers la nouvelle orientation, comme si l’on préparait une ouverture ou un changement de direction. C’est à ce moment que l’intention du Whisk se révèle : au lieu de rassembler les pieds comme dans un pas naturel classique, le mouvement prépare une action plus stylée du bas du corps. Puis, sur le troisième temps, les deux partenaires croisent la jambe extérieure derrière la jambe d’appui. Pour le guideur, c’est la jambe gauche qui vient se placer en arrière du pied droit ; pour le suiveur, c’est la jambe droite qui croise derrière le pied gauche. Ce croisement crée une position fermée et élégante dans les jambes, tandis que le haut du corps reste ouvert vers la suite du mouvement.
Le chassé
Le Chassé est une figure de déplacement latéral composée de trois pas rapides où les pieds se rapprochent (chassent) l’un l’autre avant de repartir. Le Chassé suit généralement un Whisk et permet au couple de reprendre sa progression tout en ouvrant la position vers la promenade. Dès le premier temps, le guideur et le suiveur se dirigent vers la même orientation : le guideur avance du pied droit tandis que le suiveur recule du pied gauche. Le mouvement se lance avec une énergie horizontale, fluide, toujours en connexion dans le cadre. On ressent l’élan du pas précédent : le corps reste étiré, prêt à glisser.
Sur le deuxième temps, l’un des pieds vient se rapprocher de l’autre sans s’arrêter complètement, comme s’il « venait chasser » le pied d’appui. Ce contact fugace transmet une sensation de continuité et de précision, sans écraser le mouvement. Le corps reste légèrement élevé, mais sans exagération du Rise : c’est un moment plus horizontal que vertical, où l’on cherche le contrôle des appuis pour garder la fluidité.
Le troisième temps prolonge l’avancée du couple : le guideur repart du pied droit en avant, le suiveur du pied gauche en arrière. Le déplacement glisse comme si le couple se laissait porter par la musique. Pendant toute la figure, les deux partenaires maintiennent leur buste ouvert dans la direction du voyage, avec la sensation d’être ensemble tournés vers l’avant, notamment lorsqu’ils évoluent en promenade.
Le Chassé ne doit jamais être saccadé. Les trois pas s’enchaînent dans un même souffle, avec un transfert du poids complet à chaque appui pour ne pas perdre l’équilibre. Les pas restent compacts, les jambes élégantes, la connexion tonique sur l’avant. Ce n’est pas une pause ni un simple passage technique : c’est un moment où la danse prend de l’élan, où le couple progresse avec style et assurance, prêt pour la suite de la chorégraphie.
La promenade
La Promenade s’installe dans la continuité du mouvement, souvent après un Whisk ou un Chassé. Au lieu de rester face à face en position fermée, le couple s’ouvre légèrement vers la direction de progression, comme si l’on tournait ensemble la page d’un livre pour suivre la ligne de danse. Le guideur initie cette ouverture en orientant son torse et son cadre, et le suiveur accompagne le mouvement en laissant son buste pivoter tout en maintenant un contact constant dans le haut du corps. Cette ouverture ne doit jamais rompre la connexion : il ne s’agit pas de tourner chacun de son côté, mais de présenter au monde un front commun, harmonieux et élégant.
Une fois en promenade, le guideur avance du pied droit, le suiveur recule du pied gauche. Les pas se font dans une marche glissée, avec un mouvement dirigé vers l’avant plutôt que vers la rotation. Le corps se maintient long, vertical, avec un léger sway pour accompagner la direction, sans basculer latéralement. Chaque transfert de poids est complet, contrôlé, et les jambes se déplacent sans jamais se gêner, grâce à un alignement clair du bassin par rapport à la direction du pas.
La connexion au niveau du buste garde le couple rassemblé malgré l’ouverture de la position : les partenaires avancent côte à côte sans s’éloigner. La main du guideur dans le dos du suiveur soutient subtilment l’élan, et la main libre reste active et élégante pour préserver la forme du cadre. La tête et le regard accompagnent la nouvelle direction, renforçant l’impression d’élan et de cohésion. Au fil de la progression, la promenade peut être courte ou prolongée, selon la chorégraphie. Elle se termine généralement par une ré-entrée en position fermée, ce qui demande un retour lent et coordonné du buste vers le partenaire. Cette fermeture doit être douce, progressive, presque imperceptible pour un spectateur : comme si le couple se refermait naturellement sur une idée déjà en mouvement pour passer à la prochaine action.
Le Pas Hésitation
Le pas Hésitation (« Hesitation Change ») est une figure de transition qui crée une pause dans la rotation et permet au couple de changer de pied directeur avant de repartir dans un nouveau sens ou une nouvelle séquence.
Le Pas Hésitation apparaît au moment où le couple interrompt la rotation, comme une petite suspension dans la progression. Le guideur avance du pied droit tandis que le suiveur recule du pied gauche, exactement comme au démarrage d’un pas naturel. Le premier temps est bien ancré, avec une réception assurée du pied d’appui et une légère montée dans le corps qui commence à s’initier, comme si la valse allait se poursuivre normalement dans son cycle de rise and fall.
Mais au lieu de continuer vers une rotation ou un déplacement latéral, le deuxième temps introduit la pause caractéristique du pas : le couple reste en position, dans une élévation douce, comme suspendu dans l’air. Le guideur stabilise le mouvement, le suiveur garde une connexion parfaitement réceptive. Il n’y a pas de changement d’appui à cet instant, pas de glissement, pas d’action de jambe supplémentaire. On ressent une intention de continuer, mais l’on retient l’élan, comme si la musique invitait à « attendre » juste un battement de cœur.
Ce moment suspendu crée le charme du Pas Hésitation : une respiration, une douceur verticale, un instant de grâce où le couple paraît flotter dans l’espace.
Sur le troisième temps, les danseurs redescendent doucement, les talons retrouvant le sol en contrôle, et le corps se replace au-dessus du pied de soutien. Ce retour au sol prépare déjà la transition vers une nouvelle figure : un tour dans l’autre sens, un changement de direction, ou une reprise de la progression. La connexion du cadre sert de fil conducteur pour que cette reprise soit fluide et naturelle.
Le sway et l’oversway
Le Sway est un balancement contrôlé du buste dans la direction du mouvement, pas une figure mais un principe technique de mouvement, un balancement latéral subtil intégré à de nombreuses figures pour amplifier leur fluidité et leur élégance. Le Sway, c’est le mouvement qui fait s’incliner élégamment le haut du corps vers l’extérieur du virage, tout en restant parfaitement vertical dans l’axe du partenaire.
Il s’agit d’un déplacement latéral contrôlé de l’axe du corps vers la droite ou la gauche, initié par le swing des hanches et des genoux lors des pas de côté ou des tours. Contrairement à une inclinaison raide, le sway passe toujours par une position neutre (centrée) avant de basculer dans la direction opposée, ce qui génère une sensation de courbe élégante et de progression naturelle sur la piste. Il est synchronisé avec le rythme 1-2-3 : souvent neutre sur le premier temps, sway vers un côté sur le deuxième, et retour ou accentuation sur le troisième, en harmonie avec la rotation des figures comme le Pas Naturel ou Pas Inversé.
L’oversway est une figure avancée qui exploite un sway prononcé pour créer une forme élégante et une pause dramatique dans la chorégraphie. Elle met l’accent sur un balancement latéral extrême tout en maintenant la connexion corporelle.
La figure commence généralement après un Pas Naturel ou Pas Inversé, avec le guideur avançant du pied gauche vers le côté, suivi d’un sway marqué vers la gauche (ouverture du côté gauche du corps), tandis que le suiveur recule du pied droit vers le côté. Sur les temps 2-3-1, le couple accentue le sway en se penchant latéralement comme un seul bloc, avec les pieds qui se ferment ou se préparent à une position de promenade (promenade position), créant une courbe visuelle puissante. Le rise and fall est minimal ici, priorisant la forme horizontale et la tension dans le cadre pour éviter l’effondrement.
S’entrainer et progresser en valse anglaise
Les exercices solo : guideur
• Marche en rythme (3/4)
Marchez en avant sur une musique de valse en comptant 1-2-3, avec un transfert complet du poids à chaque pas. Cherchez un mouvement fluide, sans piétiner ni accélérer.
• Travail du Rise & Fall
En place ou en déplacement, pratiquez l’ondulation : légèrement en bas sur 1, montée sur 2, suspension au début du 3, puis redescente fluide. Concentrez-vous sur chevilles, genoux et verticalité du corps.
• Rotation du buste pour guider
Simulez le pas naturel en initiant la rotation avec le buste vers la droite. Le guidage vient du centre du corps, les bras accompagnent sans tirer.
• Marche arrière de contrôle
Reculez avec des pas courts, le buste bien stable et aligné. Cet exercice renforce l’équilibre et la capacité à gérer les déplacements inversés.
• Cadre statique (posture + bras)
Tenez la posture du cadre pendant 30 à 60 secondes : épaules abaissées, bras toniques mais souples, poitrine ouverte. Respirez tout en restant solide et élégant.
• Cadre en mouvement
Déplacez-vous vers l’avant, le côté et en diagonale tout en conservant un cadre fixe. Les bras ne doivent pas bouger indépendamment du corps.
• Sway latéral
Pratiquez le balancement latéral du buste sans casser les hanches. Le sway vient du centre, créant une courbe élégante et contrôlée.
• Coordination centre + pieds
Avancez en initiant chaque pas par le centre du corps plutôt que par le pied. Le déplacement doit partir du buste, comme si l’intention venait de la cage thoracique.
• Travail du regard et de l’élégance
Maintenez la tête orientée vers la gauche, le regard projeté au loin. Cela assoit la posture du guideur et améliore l’allure générale.
Les exercices solo : suiveur
• Marche arrière avec contrôle du poids
Reculez en comptant 1-2-3, en posant d’abord le pied puis en transférant complètement le poids. Le buste reste vertical et stable malgré le déplacement en arrière.
• Travail du Rise & Fall
Pratiquez le cycle complet : légère descente sur 1, montée sur 2, suspension au début de 3, puis redescente en douceur. Cherchez une élévation élégante et une descente contrôlée, jamais brusque.
• Réception du pas en recul
En reculant, évitez de tomber sur le pied. Amortissez grâce à la cheville, gardez le bassin centré, et laissez le regard accompagner le mouvement. Cela améliore stabilité et fluidité.
• Ouverture du cadre sans bras mous
Tenez le cadre avec tonicité, bras légèrement étirés et connectés au buste. En déplacement, vérifiez que les bras ne bougent pas indépendamment du corps.
• Suivi de la rotation du buste
Exercez-vous à tourner le centre du corps en réponse à une impulsion imaginaire. Le haut du corps réagit en premier, les pieds suivent : cela développe la réactivité dans le guidage.
• Travail du Sway en recul
Inclinez légèrement le buste du côté extérieur à la rotation, tout en gardant les hanches alignées. Cela donne stabilité et élégance dans les tours.
• Coordination jambe libre + centre
Lorsque vous reculez, laissez la jambe libre se déplacer dans la continuité du centre du corps, sans précipitation. La sensation doit être d’être « tiré par le centre », pas par les pieds.
• Élégance du haut du corps et du regard
Gardez la tête orientée vers la gauche, le regard projeté au-delà du partenaire imaginaire. La posture doit rester grande et ouverte pour conserver la ligne esthétique du suiveur.
• Suspension et musicalité
Travaillez l’idée de « tenir » le temps 2-début 3 : vous paraissez flotter avant de redescendre. Cela développe votre capacité à danser la musique plutôt qu’à simplement marcher dessus.
Les exercices en couple
• Connexion du cadre en déplacement
Mettez-vous en position fermée et marchez ensemble en avant pour le guideur, en arrière pour le suiveur. Conservez un cadre stable : votre buste doit se déplacer comme une seule unité sans que les bras ne se déforment. Le guideur dirige l’orientation ; le suiveur répond sans anticiper.
• Rise & Fall à deux sur place
Dans la position de danse, effectuez le cycle montées/descente synchro¬nisé : « bas » au départ du temps 1, « montée » sur le 2, « suspension » début 3, puis « redescente ». L’objectif est d’être parfaitement ensemble dans le rythme et dans l’élévation, sans tirer ni se relâcher.
• Pas naturels et inversés au ralenti
Réalisez les deux tours fondamentaux en exagérant leur lenteur pour sentir le transfert du poids et l’alignement des axes. Surveillez que vos bustes restent connectés et que la rotation découle du centre du guideur, pas des bras.
• Travail du sway dans les rotations
Dansez un pas naturel puis un pas inversé en ajoutant un sway léger du côté extérieur de la rotation. Faites-le d’abord sans musique, puis avec, pour que l’inclinaison latérale devienne fluide et contrôlée.
• Gestion de la ligne de danse
Déplacez-vous le long du bord de la piste en alternant des segments de pas naturels et inversés. Le guideur garde toujours un œil sur l’espace et adapte la direction ; le suiveur reste présent dans la connexion, prêt à absorber les corrections.
• Connexion à l’arrêt puis en mouvement
Faites un arrêt après un mouvement, maintenez le cadre et le contact du sternum sans vous figer. Reprenez ensuite la valse sans casser l’unité du couple. Cela vous entraîne à rester connectés dans les transitions.
• Écoute mutuelle dans le guidage
Pratiquez en silence, sans compter, pour vous concentrer sur les sensations. Le guideur exprime chaque changement par le centre du corps ; le suiveur s’ajuste immédiatement. Cet exercice renforce la réactivité dans le ressenti plutôt que dans l’anticipation.