DANSE : le charleston
Née au début du XXème siècle dans la communauté afro-américaine de Charleston, cette danse vive et rebondissante séduit par ses jambes croisées, ses genoux tournés et son style unique. Symbole incontournable des Années folles, le Charleston incarne l’émancipation féminine, la modernité et l’énergie bouillonnante du jazz. Dynamique et ludique, il se danse seul, en couple ou en groupe, avec une posture légèrement penchée vers l’avant et un rebond constant qui donne toute sa vivacité au mouvement. Devenu une véritable icône culturelle, il a inspiré le lindy hop et bien d’autres danses swing. Aujourd’hui encore, il séduit danseurs et curieux par son ambiance festive, son esthétique rétro et son esprit joyeusement intemporel.
La danse charleston, un symbole culturel intemporel
Le charleston dépasse largement le cadre d’une simple danse à la mode : il est devenu un symbole culturel majeur des années folles et une image universelle. Par ses mouvements dynamiques, ses jambes croisées et ses genoux tournés, il incarne à lui seul l’esprit d’une époque marquée par la modernité, l’effervescence artistique et l’émancipation féminine. Etroitement lié à la culture jazz, il reflète la rencontre entre traditions afro-américaines et modernité urbaine, tout en accompagnant l’émergence de nouvelles attitudes sociales, notamment chez les femmes qui s’affranchissent alors des codes vestimentaires et comportementaux anciens.
Son influence dépasse rapidement les années 1920. Le charleston devient une base rythmique et gestuelle essentielle pour de nombreuses danses swing, notamment le lindy hop, qui en intègre les pas et l’énergie pour créer un style en couple plus complexe et acrobatique. Plus tard, ses mouvements seront revisités dans des styles contemporains comme l’electro-swing, qui marie musiques rétro et électroniques modernes, preuve de la capacité de cette danse à se réinventer tout en gardant son identité.
Le charleston s’impose aussi comme une icône culturelle durable : il traverse les décennies à travers le cinéma, la mode et la scène. Des films comme « The Great Gatsby », des spectacles vintage ou des soirées à thème lui redonnent régulièrement vie, en l’associant immédiatement au glamour et à la légèreté des années folles. Dans l’imaginaire collectif, quelques pas de danse suffisent pour évoquer toute une époque, la silhouette flapper, la robe à franges et le coup de pied charleston sont instantanément reconnaissables. Cette puissance évocatrice en fait non seulement une danse historique, mais aussi un élément culturel partagé que tout le monde reconnait et comprend.
Polémiques et scandales autour du charleston
Au milieu des années 1920, le charleston envahit les pistes de danse d’Amérique et d’Europe, incarnant par ses mouvements audacieux et son rythme enjoué la liberté insouciante des Années folles. Mais cette liberté ne plaît pas à tout le monde ! Aux Etats-Unis, notamment à Boston, les autorités religieuses et civiles dénoncent le charleston comme une danse « diabolique » menaçant la morale et la jeunesse.
Dans certaines villes, des affiches imposant des règles de décence sont placardées dans les bals publics, et les autorités vont jusqu’à interdire le charleston ou infliger des amendes aux danseurs jugés trop exubérants. En Europe, tandis que des voix conservatrices, notamment en Angleterre, dénoncent le charleston comme une danse « pernicieuse », Paris s’en amuse et voit affluer encore plus de spectateurs dans ses cabarets.
Entre défi physique et show commercial, les marathons de danse charleston étaient également sources de vives critiques en les accusant d’encourager des comportements excessifs, voire dangereux pour la santé. Entre 1920 et 1930, ces compétitions se déroulaient dans des salles de danse, des théâtres ou même des lieux publics, avec orchestre live, jury et foule de spectateurs venus encourager. Certains concours duraient toute une nuit, d’autres plusieurs jours.
Au coeur de ces polémiques, une nouvelle figure féminine suscite critiques et inquiétudes : les flappers. Cheveux coupés à la garçonne, robes droites au-dessus du genou, maquillage assumé et attitude indépendante, les flappers affirmaient un style et une manière de vivre en décalage total avec la morale victorienne encore très présente. Elles fréquentaient les clubs de jazz, fumaient en public et dansaient le charleston avec une énergie débridée, symbole de leur liberté nouvelle. Leur apparition provoqua de nombreuses critiques par les milieux conservateurs et religieux qui voyaient en elles une menace pour l’ordre moral.
Découvrir le charleston
Les grands danseurs qui ont fait brillé le charleston
Les danseurs de charleston ont marqué leur époque par leur énergie et leur style unique. Parmi les grands danseurs célèbres, Johnny Hudgins a impressionné par son humour et sa vivacité, tandis que Joséphine Baker a conquis le public avec son charisme et sa grâce. Aujourd’hui, Ksenia Parkhatskaya fait revivre cette danse avec talent, en mêlant tradition et modernité sur les scènes du monde entier.
Des tempos rapides et festifs
Les musiques de charleston sont rythmées, joyeuses et pleines d’énergie. Nées dans les années 1920, elles sont portées par le jazz entraînant d’artistes comme Eddie Cantor ou Charlie Johnson. Le morceau « The Charleston » de James P. Johnson est l’un des plus célèbres, symbole de cette époque festive. Aujourd’hui, des titres modernes comme « That Man » (2010) de Caro Emerald montrent que cette musique continue d’inspirer et de faire danser.
Des racines africaines aux scènes de Broadway
L’histoire du charleston débute au début du XXᵉ siècle dans la communauté afro-américaine de charleston, en Caroline du Sud. Inspiré des danses africaines et des rythmes jazz naissants, il s’est développé dans les clubs et les fêtes populaires animées. Dans les années 1920, il devient célèbre grâce aux spectacles de Broadway, aux soirées effervescentes, aux orchestres de jazz et à la culture festive de l’époque.
Une danse rebondissante et pleine d’énergie
On peut danser le charleston seul, en couple ou à plusieurs, ce qui le rend très convivial et accessible. Il s’adapte facilement à différents styles musicaux, du jazz ancien aux rythmes plus modernes. Les jambes et surtout les genoux sont essentiels : ils donnent le rebond, les kicks et l’énergie caractéristiques. La posture légèrement penchée vers l’avant renforce le dynamisme des mouvements. Avec un peu de pratique, chacun peut progresser, s’amuser et exprimer librement sa personnalité en dansant.
FAQ : les questions fréquentes sur le charleston
D'où vient la danse charleston ?
Le charleston trouve ses origines dans les danses afro-américaines du début du XXème siècle, notamment dans la communauté noire de charleston en Caroline du Sud. Il est popularisé dans les années 1920 grâce aux clubs de jazz et aux spectacles de Broadway.
Le charleston est-il toujours dansé aujourd'hui ?
Oui, le charleston est vivant et très pratiqué en France aujourd’hui, avec un réseau actif d’écoles, d’associations et de festivals. Il attire les passionnés de culture rétro et séduit par son énergie et son esthétique unique.
Est-ce difficile d'apprendre le charleston ?
Non, le charleston n’est pas difficile à apprendre : les pas de base sont simples et accessibles à tous, surtout en solo. Avec un peu de pratique régulière, on progresse rapidement et on peut vite s’amuser sur la musique.
Quel est le genre musical du charleston ?
La musicalité du charleston repose sur des tempos rapides et une structure rythmique dynamique qui met en valeur ses rebonds et kicks caractéristiques. Grâce à sa grande adaptabilité, il s’exprime aussi bien sur le jazz des années 1920 que sur des styles modernes comme le rock ou le funk.
Le charleston se danse seul ou en couple ?
Le charleston peut se pratiquer en solo, à deux ou à plusieurs, en synchronisant les pas de tous les danseurs. Cette polyvalence en fait une danse dynamique et conviviale, idéale pour s’amuser ensemble.
Doit-on être sportif pour danser le charleston ?
Il n’est pas nécessaire d’être particulièrement sportif pour danser le charleston, mais la danse sollicite beaucoup les genoux. Les mouvements rebondissants et les flexions répétées demandent une certaine tonicité et une bonne souplesse articulaire.
Pourquoi le charleston était controversé en 1920 ?
Le charleston était critiqué car ses mouvements énergiques, libres et parfois jugés provocants choquaient les milieux conservateurs. Il bousculait les normes sociales et morales de l’époque, notamment par la proximité entre danseurs et l’exubérance de son style.