Les meilleurs danseurs de charleston
Johnny Hudgins
Johnny Hudgins (1896-1990), surnommé « The Wah-Wah Man » ou encore le « Chaplin noir », était un célèbre danseur et performeur afro-américain né à Baltimore dans le Maryland.
Hudgins a débuté sa carrière dans les clubs de Baltimore avant de rejoindre le circuit TOBA (Theatre Owners Booking Association). Il s’est fait connaître pour ses performances de pantomime en blackface, utilisant du liège brûlé pour noircir son visage et exagérant ses lèvres en blanc.
Dans les années 1920, Hudgins est devenu l’un des plus grands comédiens et danseurs « Blackface » de son époque. Grand danseur de charleston, il a intégré la revue « Chocolate Dandies » où il a côtoyé Josephine Baker, avec qui il est devenu ami proche. Par la suite, il a rejoint la revue des « Blackbirds » en 1926, se produisant au Cotton Club et à l’Apollo Theater de Harlem.
Hudgins s’est produit aux côtés de grands noms du jazz comme Duke Ellington et Louis Armstrong. Il était connu pour ses performances de mime accompagnées par des trompettistes talentueux tels que Doc Cheatham, Johnny Dunn, Joe Smith, Louis Metcalf et Rex Stewart.
Sa renommée s’est étendue au-delà des États-Unis. Hudgins a conquis Paris et Londres, où il était parfois comparé à Charlie Chaplin. Il a notamment figuré dans le film « Charleston Parade » de Jean Renoir en 1927, aux côtés de Catherine Hessling.
Comme de nombreux artistes après le krach de 1929, la carrière de Hudgins a décliné et il est tombé dans l’oubli. Cependant, son influence sur le monde du spectacle de l’époque reste significative. Il a même donné des leçons de charleston au Prince de Galles, futur Édouard VIII.
Johnny Hudgins a marqué l’histoire du vaudeville et de la Harlem Renaissance, laissant derrière lui un héritage artistique important dans le domaine de la danse et du spectacle afro-américain du début du 20e siècle.
Sharon Davis
Sharon Davis est une danseuse professionnelle australienne basée à Londres, spécialisée dans les danses authentiques des années 1920, 30 et 40, notamment le Lindy Hop, le Swing, le Charleston, le Jazz et le Burlesque. Née en Australie, elle voyage dans le monde entier pour enseigner et se produire.
Davis a étudié le Lindy Hop et d’autres styles de swing auprès des créateurs originaux de la danse, dont les légendes Frankie Manning, Norma Miller, Mabel Lee, Dawn Hampton, Sugar Sullivan, Sonny Allen, Jean Veloz et Ray Phelps. Elle est reconnue comme une historienne dévouée de la danse jazz vernaculaire afro-américaine et donne souvent des conférences sur le sujet.
Sa carrière est jalonnée de nombreux titres prestigieux. Elle a remporté la première place dans des compétitions telles que les International Lindy Hop Championships, l’Ultimate Lindy Hop Showdown, les National Jitterbug Championships, les Canadian Swing Championships, le Burlesque Hall of Fame et les World Burlesque Games. Notamment, elle a remporté la première place au Charleston Battle des Canadian Swing Championships en 2008, démontrant son expertise dans cette danse emblématique.
Davis est la fondatrice et directrice des European Swing Dance Championships. Elle dirige également une école et une compagnie de danse à Londres appelée JazzMAD. En plus de ses activités d’enseignement et de performance, elle gère un espace de spectacle à Deptford, dans le sud de Londres, appelé Jazzbourne.
Dans le monde du burlesque, Sharon Davis se produit sous le nom de scène Bonnie Fox. Elle a notamment remporté le titre de « Best Debut » et « Most Dazzling Dancer » au Burlesque Hall of Fame 2014 à Las Vegas.
Sa passion pour l’histoire du jazz et de ses danses authentiques l’a amenée à consacrer beaucoup de temps à la recherche et à l’éducation du public sur cet art. Elle considère que sa mission est de transmettre les connaissances et l’esprit magnifique qu’elle a appris de ses professeurs.
Davis continue d’enseigner et de se produire dans le monde entier, partageant son amour pour le Charleston et d’autres danses swing, tout en préservant l’héritage et l’esprit de ces formes de danse historiques.
Ksenia Parkhatskaya
Ksenia Parkhatskaya est une artiste polyvalente de renommée internationale, née à Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg) en Russie en septembre 1988. Elle excelle en tant que danseuse de charleston, chorégraphe, chanteuse et actrice.
Ksenia a commencé la danse de salon à l’âge de 6 ans à Saint-Pétersbourg. Elle s’est rapidement distinguée dans les compétitions, développant une passion pour la danse qui allait orienter sa carrière professionnelle. Sa formation s’est élargie au fil des années, incluant le théâtre musical à partir de 2006.
Spécialisée en solo jazz, Ksenia maîtrise de nombreux styles de danse du début du 20ème siècle, notamment le Charleston, le Swing, le Jazz Roots, le Ragtime, le Bebop et le Lindy hop. Elle a acquis une notoriété mondiale grâce à sa chorégraphie signature de Charleston des années 20, présentée dans l’émission « So You Think You Can Dance » (UA & RUS). Ses performances en ligne ont cumulé plus de 200 millions de vues.
Ksenia se produit régulièrement avec des ensembles et orchestres de renom, tels que le Christian McBride Trio, Postmodern Jukebox, et l’Orchestre de l’Opéra de Paris. Elle a également participé à des productions d’opéras, des concerts de jazz, des émissions de télévision, des pièces de théâtre et des courts métrages.
Fondatrice de l’école de danse en ligne « Secrets of Solo », Ksenia partage son expertise avec plus de 2 800 étudiants. Elle dirige également la troupe « Ksenia & BCN Jazz Dancers », explorant de nouvelles formes de mouvements sur des musiques jazz.
En plus de la danse, Ksenia est chanteuse de jazz et leader du groupe « K Quintet ». Elle a sorti son premier album « Colours » en 2021, co-écrit avec son mari, le compositeur et bassiste David Duffy.
Ksenia a remporté le premier prix en solo blues au Championnat Européen de danse swing à Barcelone. Elle a également joué dans le film primé « Paris You Got Me », pour lequel elle a été nominée « Meilleure Actrice » au Bokeh International Fashion Film Festival 18.
Joséphine Baker
Joséphine Baker (1906-1975), née à Saint-Louis aux États-Unis, est devenue une pionnière du charleston et du music-hall au XXe siècle. Sa carrière a débuté dans les rues de Saint-Louis, où elle dansait depuis son plus jeune âge. En 1920, à seulement 14 ans, elle rejoint le Jones Family Band, un trio d’artistes de rue, marquant ainsi ses premiers pas dans le monde du spectacle.
La jeune Joséphine, animée par de grandes ambitions, quitte son second mari à l’âge de 16 ans pour tenter sa chance à Broadway. Après plusieurs refus, elle finit par intégrer la troupe de la comédie musicale « Shuffle Along » au Daly’s 63rd Street Theatre. C’est le début d’une ascension fulgurante qui la mènera jusqu’à Paris.
L’année 1925 marque un tournant décisif dans la carrière de Joséphine Baker. Elle arrive à Paris avec la Revue Nègre et se produit au Théâtre des Champs-Élysées. C’est là qu’elle interprète son célèbre tableau « La Danse sauvage », apparaissant presque nue, vêtue uniquement de sa désormais emblématique ceinture de bananes. Cette performance audacieuse et novatrice captive immédiatement le public parisien, faisant d’elle une sensation instantanée.
En 1927, Joséphine Baker franchit une nouvelle étape en introduisant le Charleston sur la scène parisienne. Cette danse énergique et joyeuse, caractéristique des années folles, renforce son statut de star internationale. Elle est alors surnommée la « Vénus Noire », incarnant l’exotisme et la sensualité pour le public européen.
Aux Folies Bergère, Joséphine Baker continue d’innover et de surprendre. Elle apparaît sur scène accompagnée d’un guépard, Chiquita, dont les escapades imprévisibles dans la fosse d’orchestre terrorisent les musiciens et amusent le public. Cette audace scénique contribue à consolider sa réputation d’artiste unique et fascinante.
La carrière de danseuse de Joséphine Baker ne se limite pas à Paris. Elle entreprend des tournées à travers l’Europe, conquérant les publics de nombreux pays. Son style de danse, mêlant expressivité explosive et sensualité, devient sa marque de fabrique.
Bien que Joséphine Baker soit également connue pour sa carrière de chanteuse et son engagement dans la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale, c’est sa danse qui a initialement captivé le public et lancé sa carrière internationale.
Bee Jackson
Bee Jackson (1903-1933), surnommée la « Reine du Charleston », était une danseuse américaine emblématique des années 1920. Née à New York, elle a connu une carrière fulgurante mais brève, décédant prématurément à l’âge de 30 ans.
Dès son plus jeune âge, Bee développa une passion pour la danse, s’entraînant sur les airs de son phonographe dans sa maison familiale de Bound Brook, New Jersey. « Je dansais parce que j’aimais ça », disait-elle, créant instinctivement des pas sur ses mélodies préférées, sans notion formelle de chorégraphie.
À 15 ans, elle fit ses débuts sur scène dans une production amateur de « The Earl and the Girl ». Peu après, lors de vacances à New York avec sa mère, elle décrocha une audition qui la propulsa dans le monde du spectacle professionnel. Elle intégra rapidement les prestigieuses revues des frères Shubert et de Florenz Ziegfeld à Broadway, notamment « The Midnight Rounders » (1921) et les « Ziegfeld Follies » de 1922.
C’est en 1923 que Bee Jackson découvrit le charleston, une danse qui allait définir sa carrière. Bien qu’elle n’en soit pas l’inventrice, elle contribua grandement à sa popularisation, devenant l’une de ses plus ferventes ambassadrices aux États-Unis et en Europe. Pour se démarquer de la concurrence, Bee et sa mère Grace, qui agissait comme son manager, élaborèrent une stratégie marketing audacieuse : se présenter comme l’initiatrice du charleston auprès du public blanc.
En 1924, Bee commença à se produire dans des clubs new-yorkais réputés comme le Silver Slipper et le El Fey Club. Sa performance du charleston lui valut rapidement une reconnaissance nationale. Elle apparut même dans le film « Lying Wives » (1925), bien que celui-ci ne rencontrât pas le succès escompté.
En 1925, la carrière de Bee prit un tournant international. Elle se produisit dans des clubs prestigieux à Londres, comme le Kit Kat Club et le Piccadilly Hotel Cabaret. Son succès la mena également à Miami, La Havane et Palm Beach. En avril 1926, Bee réalisa un rêve en visitant Charleston, en Caroline du Sud, ville éponyme de la danse. Ce voyage, largement médiatisé, visait à renforcer son image de « reine du charleston » et à promouvoir la ville.
Au fil des années, Bee Jackson continua à se produire dans des revues de vaudeville, des cabarets et des clubs à travers les États-Unis et l’Europe. Elle élargit son répertoire en intégrant d’autres danses populaires comme le Black Bottom et la Rumba, qu’elle aurait introduite à New York en 1927. Malgré les controverses sur l’origine du charleston, Bee Jackson resta une figure majeure de la danse jusqu’à sa mort prématurée en 1933. Son style énergique et sa personnalité vivante en firent une icône des « Années folles ». Elle incarna l’esprit d’une époque marquée par l’émancipation des femmes et la révolution culturelle du jazz.
Ann Pennington
Anna Rebecca Pennington (1893-1971), née à Wilmington dans le Delaware, était une actrice, danseuse et chanteuse américaine qui a brillé sur Broadway dans les années 1910 et 1920. Sa carrière a débuté de manière incertaine, avec des études de danse à Philadelphie et des performances dans des théâtres populaires.
Pennington a atteint la célébrité grâce aux Ziegfeld Follies de 1913, où elle s’est distinguée par sa danse, sa beauté et son charme pétillant. Elle excellait dans le tap dance, les high kicks et les danses de nouveauté. En 1926, elle a introduit le Black Bottom dans les George White’s Scandals, lançant une mode internationale qui a rapidement rivalisé avec le charleston. Cette performance a cimenté sa réputation de danseuse solo féminine la plus remarquable des revues de Broadway des années 1910 et 1920.
Sa carrière ne s’est pas limitée à la scène. Pennington est apparue dans plus de vingt films entre 1916 et 1942, élargissant ainsi son public. Elle a également ajouté le chant à ses numéros de danse, comme dans son interprétation mémorable de « Tango-Palace » dans les Ziegfeld Follies de 1914.
Malgré son succès initial, la carrière de Pennington a décliné avec l’âge. À 42 ans, elle se produisait encore dans des spectacles comme « Old New York » à la Foire mondiale de 1939. Cependant, ses dernières années ont été marquées par la pauvreté à New York, où elle était souvent vue seule dans les halls d’hôtel et les automats.
Anna Rebecca Pennington est décédée le 4 novembre 1971 à New York, laissant derrière elle un héritage de performances éblouissantes qui ont contribué à définir l’ère du jazz et l’âge d’or des revues de Broadway. Sa maîtrise du charleston et d’autres danses populaires de l’époque a fait d’elle une icône de la scène américaine du début du 20e siècle. Ksenia Parkhatskaya continue de tourner dans le monde entier, enseignant et présentant ses créations originales dans plus de 35 pays, consolidant ainsi sa réputation d’artiste jazz polyvalente et innovante.