Les meilleurs danseurs de foxtrot
Le foxtrot doit aussi sa renommée aux artistes qui l’ont sublimé sur scène et dans les salles de bal. Cette page rend hommage aux grands danseurs de foxtrot et aux danseuses de foxtrot célèbres qui ont marqué l’histoire de cette danse élégante et raffinée. Vous y découvrirez des portraits inspirants des meilleurs danseurs de foxtrot, ainsi que des danseurs de foxtrot connus qui ont contribué à populariser le style à travers le monde. Ces biographies mettent en lumière le talent, la créativité et l’influence de ces danseurs et danseuses d’exception.
Harry Fox
Harry Fox (1882-1959), né Arthur Carringford à Pomona en Californie, était un danseur, acteur et comédien américain de vaudeville. Son nom est principalement connu pour son association avec la danse populaire du foxtrot, bien que son rôle exact dans sa création soit sujet à débat.
Fox a commencé sa carrière dans le vaudeville, se faisant un nom comme artiste de chant et de danse. En 1913, il se produisit dans les Ziegfeld Follies, où il exécuta un pas trottant qui aurait inspiré le nom de la danse du foxtrot. Cependant, certains historiens de la danse attribuent l’origine du nom aux danseurs afro-américains, et Vernon Castle aurait affirmé avoir vu cette danse pratiquée depuis quinze ans dans un club de danse afro-américain.
Au cours de sa carrière, Fox s’est essayé à divers aspects du divertissement. Il a fait quelques enregistrements de chansons populaires et est apparu dans plusieurs films muets, notamment dans le feuilleton « Beatrice Fairfax » aux côtés de Grace Darling. En 1915, il s’est produit à Broadway dans la pièce musicale « Maid in America » avec Nora Bayes.
Avec l’avènement du cinéma parlant, Fox a réalisé quelques courts métrages sonores, tels que « Harry Fox and His American Beauties » et « The Fox and the Bee », ce dernier avec sa partenaire et épouse Beatrice. Cependant, sa renommée a décliné dans les années 1930, le poussant à accepter des petits rôles au cinéma tout en travaillant comme testeur dans une usine d’avions.
Malgré le déclin de sa carrière d’artiste, Fox a laissé une empreinte durable dans le monde de la musique et de la danse. Il a fondé le Harry Fox Office, une agence qui continue aujourd’hui à gérer les licences musicales à l’échelle mondiale, assurant ainsi un héritage plus durable que beaucoup de ses contemporains du vaudeville. Bien que son rôle dans l’invention du foxtrot reste contesté, son influence sur la danse et le divertissement du début du 20e siècle demeure indéniable.
Arthur Murray
Arthur Murray (1895-1991), né Arthur Moses Teichman Autriche-Hongrie, est devenu une véritable célébrité de la danse sociale aux États-Unis. Sa passion pour la danse s’est éveillée dès son plus jeune âge après son immigration à New York à l’âge de quatre ans. Murray a commencé à enseigner la danse dès ses vingt ans, marquant le début d’une carrière extraordinaire qui allait révolutionner l’enseignement de la danse.
En 1912, Murray a fait ses débuts dans l’enseignement de la danse au Grand Palace de New York, où il a rapidement gagné en notoriété grâce à ses talents de danseur et d’instructeur. Sa carrière a pris un tournant décisif en 1920 lorsqu’il a organisé le premier « bal par radio » au monde, diffusant de la musique de danse en direct à un groupe de danseurs, démontrant ainsi son esprit innovant.
L’une des contributions les plus significatives de Murray à l’enseignement de la danse a été son approche novatrice des cours par correspondance. Il a créé des diagrammes de pas de danse que les élèves pouvaient suivre chez eux, rendant l’apprentissage de la danse accessible à un large public.
Le mariage de Murray avec Kathryn en 1925 a marqué le début d’une nouvelle ère dans sa carrière. Ensemble, ils ont ouvert leur première école de danse, jetant les bases de ce qui allait devenir une franchise mondiale. Les studios Arthur Murray se sont rapidement multipliés à travers les États-Unis, offrant un enseignement de qualité basé sur les méthodes de Murray.
Murray a joué un rôle crucial dans la popularisation de nombreuses danses, notamment le foxtrot. Il a apporté des modifications à cette danse, en ajoutant des pas supplémentaires et en rapprochant son rythme de celui du tango américain, contribuant ainsi à son succès durable. Le foxtrot est devenu l’une des danses emblématiques enseignées dans les studios Arthur Murray, reflétant l’évolution de la culture américaine à travers la danse.
L’influence de Murray s’est étendue au-delà de l’enseignement en studio. Il a écrit plusieurs livres et brochures pour promouvoir les aspects sociaux de la danse, et son émission de télévision « The Arthur Murray Party » a contribué à populariser la danse de salon auprès d’un large public américain. Aujourd’hui, l’héritage d’Arthur Murray perdure à travers les nombreux studios qui portent son nom à travers le monde. Ces écoles continuent d’enseigner le foxtrot et une variété d’autres danses, perpétuant ainsi la vision de Murray d’une danse accessible à tous.
Vernon et Irene Castle
Vernon et Irene Castle, couple emblématique de danseurs de foxtrot du début du XXe siècle, ont révolutionné le monde de la danse et marqué leur époque. Leur histoire commence en 1911 lorsqu’ils se marient à New Rochelle, New York. Rapidement, ils deviennent la coqueluche de la société parisienne en interprétant les dernières danses ragtime américaines au Café de Paris.
De retour aux États-Unis en 1912, leur succès s’amplifie. Ils font leurs débuts à New York dans une succursale du Café de Paris et deviennent des incontournables de Broadway. Leur consécration arrive avec le spectacle « Watch Your Step » (1914), où ils peaufinent et popularisent le foxtrot, une danse qui deviendra leur signature.
Les Castle ne se contentent pas de danser sur scène. En 1914, ils ouvrent la « Castle House », une école de danse à New York où ils enseignent les derniers pas à la haute société. Ils gèrent également une boîte de nuit, « Castles by the Sea », et un restaurant, « Sans Souci ». Leur influence s’étend au-delà de la danse : ils contribuent à populariser le ragtime et le jazz auprès du public blanc aisé.
Le couple innove constamment, créant et popularisant de nombreuses danses comme le Castle Walk, la polka Castle, la valse hésitation, et bien sûr, le foxtrot. Leur style élégant et spontané apporte une fraîcheur à la danse de salon formelle, la rendant plus accessible et attrayante pour le grand public.
Malheureusement, leur carrière commune est interrompue par la Première Guerre mondiale. Vernon s’engage dans l’aviation britannique et meurt tragiquement dans un accident d’avion en 1918. Irene poursuit sa carrière en solo, mais ne retrouvera jamais le succès phénoménal qu’elle avait connu avec Vernon. L’héritage des Castle perdure bien au-delà de leur époque. Ils ont non seulement révolutionné le foxtrot, mais ont également influencé la mode et les mœurs de leur temps, laissant une empreinte indélébile dans l’histoire de la danse et de la culture populaire américaine.
Josephine Bradley
Josephine Bradley (1893-1985) fut une icone de la danse de salon britannique, particulièrement reconnue pour son excellence dans le foxtrot. Née à Dublin mais élevée à Londres, elle a marqué l’histoire de la danse par son talent exceptionnel et son engagement dans la standardisation des techniques de danse.
Sa carrière connut un tournant décisif en 1924, année où elle forma un duo avec l’Américain G.K. Anderson. Ensemble, ils remportèrent plusieurs compétitions prestigieuses, notamment le championnat de foxtrot à l’Embassy Club de Regent Street. Leur consécration survint lors du Daily Sketch Foxtrot, une compétition ouverte aux couples professionnels-amateurs. Cette même année, ils furent couronnés Champions du Monde de Foxtrot lors du championnat mondial au Queen’s Hall, établissant ainsi la réputation de Bradley comme experte incontestée de cette danse.
Son influence sur le monde de la danse ne se limita pas à ses performances sur le parquet. En 1924, elle ouvrit sa première école de danse à l’hôtel Knightsbridge, où elle transmit sa passion et son expertise. Sa contribution la plus significative fut sans doute sa participation active au sein de l’Imperial Society of Teachers of Dancing (ISTD). En tant que membre fondatrice de la Branche Ballroom de l’ISTD, elle joua un rôle crucial dans la codification des danses de salon, dont le foxtrot, établissant des standards qui perdurent encore aujourd’hui.
De 1924 à 1947, Bradley présida la Branche Ballroom de l’ISTD, période durant laquelle elle parcourut le monde en tant qu’examinatrice, contribuant à la diffusion et à la standardisation des techniques de danse en Australie, Nouvelle-Zélande et Afrique du Sud. Son expertise fut également reconnue dans le domaine musical : elle dirigea son propre orchestre, le Josephine Bradley and her Ballroom Orchestra, enregistrant plus de 200 morceaux pour Decca entre 1937 et 1945.
Surnommée « The First Lady of the Ballroom », Josephine Bradley laisse derrière elle un héritage considérable dans l’histoire de la danse de salon, ayant contribué à faire du foxtrot et des autres danses de salon des disciplines codifiées et respectées.
Alex Moore
Alexander Reuben Percy Moore (1901-1991), né à Stourbridge en Angleterre, était un danseur de salon, enseignant et auteur qui a profondément marqué l’histoire du foxtrot.
Sa carrière de danseur a débuté dès l’âge de 7 ans. En 1926, il s’est classé deuxième au Championnat du Monde de danse de salon en dansant avec sa sœur. En 1932, il s’est associé à Pat Kilpatrick, qui deviendra plus tard son épouse, pour former un duo de danse remarquable.
Moore était particulièrement reconnu pour sa maîtrise du foxtrot, une danse qu’il a contribué à codifier et à populariser. Son expertise dans le foxtrot et d’autres danses de salon lui a valu le surnom de « Pape de la danse de salon ».
En tant que pionnier de la danse de salon moderne, Moore a joué un rôle crucial dans la standardisation et la diffusion des techniques de danse. En 1932, il a lancé le « Alex Moore Monthly Letter Service », un périodique sur la danse de salon diffusé dans 40 pays et traduit en plusieurs langues.
Son ouvrage « Ballroom Dancing », publié pour la première fois en 1936, est considéré comme la « Bible » de la danse de salon de style international. Ce livre, qui a connu de nombreuses rééditions, reste une référence incontournable pour les danseurs professionnels et amateurs.
Moore a également occupé des postes de leadership importants dans le monde de la danse. Il a été président de l’Imperial Society of Teachers of Dancing (ISTD) et président honoraire du Conseil International de la Danse de Salon. De 1964 à 1979, il a été élu président du Conseil International de la Danse de Salon (ICBD), aujourd’hui connu sous le nom de World Dance Council (WDC).
En reconnaissance de ses contributions exceptionnelles à la danse, Moore a été nommé Membre de l’Ordre de l’Empire britannique (MBE) en 1975. Il a également reçu le prestigieux Carl-Alan Award à quatre reprises, en 1959, 1966, 1975 et 1979. Tout au long de sa carrière, Moore a voyagé dans le monde entier pour enseigner et promouvoir la danse de salon. Son influence s’est étendue bien au-delà du Royaume-Uni, faisant de lui une figure internationale de la danse.