Les plus belles musiques de danse classique

Plongez dans l’univers envoûtant de la danse classique à travers une sélection des plus belles musiques connues et de grands classiques incontournables du répertoire. Ces œuvres, véritables piliers du ballet, accompagnent les plus belles chorégraphies et inspirent les mouvements les plus gracieux. Idéales comme musiques pour apprendre la danse, elles offrent à chaque élève ou passionné une atmosphère unique pour s’exercer, progresser et ressentir toute l’émotion de la danse. Une invitation à redécouvrir la beauté et la puissance de la musique classique au service du ballet.

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« Le Sacre du printemps »
Igor Stravinsky

« Le Sacre du printemps » d’Igor Stravinsky, créé le 29 mai 1913 au Théâtre des Champs-Élysées à Paris, marque une rupture révolutionnaire avec la danse classique. L’idée de l’œuvre germa dans l’esprit de Stravinsky en 1910, alors qu’il travaillait sur « L’Oiseau de feu ». En collaboration avec Nicolas Roerich, peintre et spécialiste de l’antiquité slave, Stravinsky élabora l’argument du ballet, évoquant un rite païen de la Russie ancienne.
La composition, entrecoupée par d’autres créations, fut achevée le 8 mars 1913. La première représentation, dirigée par Pierre Monteux avec une chorégraphie de Vaslav Nijinski, provoqua un scandale retentissant. Le public fut choqué par la musique dissonante et la chorégraphie non conventionnelle, caractérisée par des mouvements saccadés et des positions « en dedans ».
Le ballet, d’une durée d’environ 30 minutes, se compose de deux tableaux sans véritable intrigue. Il met en scène le sacrifice d’une jeune fille au dieu du printemps, observé par des sages. Malgré la controverse initiale, « Le Sacre du printemps » s’est imposé comme un chef-d’œuvre du XXe siècle, influençant profondément la création musicale et chorégraphique moderne par son langage innovant et sa puissance expressive.

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« La Sylphide »
Herman Severin Løvenskiold

Créée en 1832 par Filippo Taglioni à l’Opéra de Paris, La Sylphide est considérée comme le premier grand ballet romantique. Inspiré d’un conte de Charles Nodier, le livret, écrit par Adolphe Nourrit, raconte l’histoire d’amour impossible entre James, un jeune Écossais, et une sylphide, créature éthérée. La musique originale fut composée par Jean-Madeleine Schneitzhoeffer. Ce ballet marque une révolution dans la danse classique grâce à l’utilisation des pointes et à l’introduction du tutu romantique, porté par Marie Taglioni, fille du chorégraphe et première interprète du rôle-titre. Sa grâce aérienne incarna parfaitement l’idéal romantique.
En 1836, Auguste Bournonville adapta le ballet au Théâtre Royal de Copenhague avec une nouvelle musique de Herman Severin Løvenskiold. Cette version danoise, toujours dansée aujourd’hui, se distingue par sa légèreté et son style technique unique. La Sylphide a profondément influencé l’esthétique romantique en ballet, introduisant des thèmes oniriques et surnaturels qui ont marqué toute une époque.

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« Roméo et Juliette »
Sergueï Prokofiev

« Roméo et Juliette » de Sergueï Prokofiev, composé en 1935, a connu une création mouvementée. Initialement commandé par le Théâtre Kirov de Leningrad, le projet fut refusé, puis repris par le Bolchoï de Moscou. Malgré l’achèvement rapide de la partition, les danseurs jugèrent l’œuvre « indansable » en raison de sa complexité rythmique. Prokofiev, refusant de modifier sa musique, vit son contrat rompu. Le ballet ne fut finalement créé qu’en 1938 à Brno, en Tchécoslovaquie, avant d’être présenté au Kirov en 1940 et au Bolchoï en 1946.
L’œuvre, basée sur la tragédie de Shakespeare, raconte l’histoire d’amour impossible entre Roméo Montaigu et Juliette Capulet, issus de familles rivales. Leur passion, née lors d’un bal masqué, les conduit à un mariage secret et à une fin tragique. La musique de Prokofiev, à la fois expressive et poignante, bouleverse la danse classique par sa richesse émotionnelle et sa complexité. Malgré les difficultés initiales, « Roméo et Juliette » s’est imposé comme un chef-d’œuvre du ballet, toujours régulièrement interprété par les plus grandes compagnies du monde.

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« Coppélia »
Léo Delibes

« Coppélia », ballet en trois actes composé par Léo Delibes, a été créé le 25 mai 1870 à l’Opéra de Paris. L’œuvre est née de la collaboration entre le chorégraphe Arthur Saint-Léon et le librettiste Charles Nuitter, s’inspirant du conte « L’Homme au sable » d’E.T.A. Hoffmann. La création du ballet a connu des débuts tumultueux, marqués par la fermeture de l’Opéra durant le siège de Paris et les décès prématurés de Saint-Léon et de la danseuse principale, Giuseppina Bozzacchi.
L’histoire se déroule dans un village d’Europe centrale, où le jeune Franz est attiré par Coppélia, une mystérieuse jeune fille qu’il aperçoit à la fenêtre de l’atelier du Dr Coppélius. Sa fiancée Swanilda, jalouse, découvre que Coppélia n’est en réalité qu’un automate. Elle se fait passer pour la poupée, trompe le Dr Coppélius et sauve Franz de ses expériences.
« Coppélia » a profondément marqué la danse classique par sa musique expressive et sa chorégraphie innovante. Delibes a enrichi la partition de thèmes folkloriques slaves, introduisant notamment la csárdás sur scène pour la première fois. Le ballet reste un pilier du répertoire, apprécié pour son mélange de comédie, de technique et de pantomime.

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« Raymonda »
Alexander Glazunov

« Raymonda », ballet en trois actes composé par Alexander Glazunov, a été créé le 19 janvier 1898 au Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg. Cette œuvre marque les débuts de Glazunov dans la composition pour ballet, à l’âge de 32 ans. Le livret, écrit par la comtesse Lydia Pachkova et Marius Petipa, situe l’action à l’époque des Croisades. Petipa, alors âgé de 80 ans, a chorégraphié ce ballet qui allie la pureté de la danse classique française à la virtuosité italienne, tout en intégrant des éléments folkloriques russes.
L’histoire met en scène Raymonda, une princesse hongroise promise au chevalier Jean de Brienne. Lors d’un rêve troublant, elle rencontre le séduisant cheik sarrasin Abderam. Ce dernier tente de l’enlever, mais Jean de Brienne revient à temps pour la sauver. Le ballet se conclut par les festivités du mariage de Raymonda et Jean de Brienne.
Malgré les difficultés de collaboration entre Glazunov et Petipa, « Raymonda » est devenue un chef-d’œuvre du répertoire de la danse classique, admiré pour sa musique expressive et sa chorégraphie innovante. Le ballet reste régulièrement interprété par les grandes compagnies du monde.

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« La Bayadère »
Ludwig Minkus

« La Bayadère », ballet en trois actes et sept tableaux, a été créé le 23 janvier 1877 au Théâtre Bolchoï Kamenny de Saint-Pétersbourg. Chorégraphié par Marius Petipa sur une musique de Ludwig Minkus, ce ballet est devenu un pilier de la danse classique. L’œuvre a été conçue pour la ballerine Ekaterina Vazem, alors Prima ballerina des Théâtres impériaux de Saint-Pétersbourg.
L’histoire se déroule en Inde et raconte l’amour tragique entre Nikiya, une bayadère (danseuse de temple), et Solor, un noble guerrier. Leur passion est contrariée par le Rajah, qui promet sa fille Gamzatti à Solor. Jalouse, Gamzatti fait tuer Nikiya par un serpent venimeux. Accablé de chagrin, Solor fume de l’opium et rêve de Nikiya dans le célèbre « Royaume des Ombres ». Le ballet se termine par la vengeance de Nikiya, dont l’esprit provoque l’effondrement du temple, tuant tous les protagonistes.
« La Bayadère » est reconnue pour ses scènes spectaculaires, notamment la procession de l’acte II avec 216 participants et un éléphant, ainsi que le fameux « Royaume des Ombres ». Longtemps méconnue en Occident, l’œuvre a été reprise et adaptée par de nombreux chorégraphes, dont Rudolf Noureev en 1992 pour l’Opéra de Paris.

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« La Belle au Bois Dormant »
Piotr Ilitch Tchaïkovski

« La Belle au Bois Dormant », ballet en trois actes et un prologue, a été créé le 15 janvier 1890 au Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg. Composé par Piotr Ilitch Tchaïkovski sur un livret d’Ivan Vsevolojski et une chorégraphie de Marius Petipa, ce chef-d’œuvre de la danse classique s’inspire du conte de Charles Perrault.
L’histoire raconte le destin de la princesse Aurore, maudite par la fée Carabosse à sa naissance. Le jour de ses 16 ans, Aurore se pique le doigt et tombe dans un profond sommeil de cent ans. Seul le baiser d’un prince pourra la réveiller. Le prince Désiré, guidé par la Fée des Lilas, traverse une forêt enchantée pour sauver Aurore. Le ballet se conclut par leur mariage, célébré en présence de personnages de contes de fées.
Tchaïkovski a travaillé en étroite collaboration avec Petipa, suivant ses instructions détaillées pour la composition musicale. Malgré un accueil initial mitigé, « La Belle au Bois Dormant » s’est rapidement imposée comme un pilier du répertoire du Ballet impérial russe, avec environ 200 représentations en dix ans. Cette œuvre reste aujourd’hui l’un des ballets les plus appréciés et représentés dans le monde entier.

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« Giselle »
Adolphe Adam

« Giselle », ballet romantique en deux actes composé par Adolphe Adam, a été créé le 28 juin 1841 à l’Académie royale de musique de Paris. Inspiré par un poème de Victor Hugo et les écrits d’Heinrich Heine, le livret a été écrit par Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges et Théophile Gautier. La chorégraphie originale a été conçue par Jean Coralli et Jules Perrot, avec Carlotta Grisi dans le rôle-titre.
L’histoire raconte le destin tragique de Giselle, une paysanne qui tombe amoureuse d’Albrecht, un noble déguisé en villageois. Lorsqu’elle découvre sa véritable identité et son engagement envers une autre, Giselle sombre dans la folie et meurt. Au second acte, devenue une wili (esprit de jeunes filles mortes avant leurs noces), elle protège Albrecht de la vengeance des autres wilis qui le condamnent à danser jusqu’à la mort.
« Giselle » est rapidement devenu un pilier de la danse classique, admiré pour sa musique expressive et sa chorégraphie innovante. Le ballet explore des thèmes romantiques tels que l’amour, la trahison et la rédemption, tout en mettant en valeur la technique et l’expressivité des danseurs. Aujourd’hui encore, « Giselle » reste l’un des ballets les plus appréciés et représentés dans le monde entier.

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« Spartacus »
Aram Khachaturian

« Spartacus », ballet composé par Aram Khachaturian en 1954, a été créé le 27 décembre 1956 au Théâtre Kirov (aujourd’hui Mariinsky) de Léningrad, dans une chorégraphie de Leonid Yakobson. L’œuvre s’inspire de l’histoire de Spartacus, le chef de la révolte des esclaves contre l’Empire romain, connue sous le nom de Troisième guerre servile.
Le ballet narre les exploits de Spartacus, roi de Thrace captif, et de sa femme Phrygia. Après avoir été forcé de combattre comme gladiateur et de tuer un ami proche, Spartacus incite ses compagnons à la rébellion. L’intrigue met en scène la lutte entre les esclaves menés par Spartacus et les Romains dirigés par le consul Crassus, accompagné de sa concubine Aegina.
La musique puissante et expressive de Khachaturian, mêlant lyrisme et thèmes d’inspiration arménienne, a rapidement fait de « Spartacus » un standard de la danse classique. Le célèbre « Adagio de Spartacus et Phrygia » est devenu l’un des moments les plus emblématiques du ballet. Bien que prenant des libertés avec les faits historiques, l’œuvre a été acclamée pour sa chorégraphie innovante et son orchestration riche, lui valant le prix Lénine l’année de sa composition.