Les tenues de danse flamenco

Retrouvez ici des informations précieuses sur les tenues traditionnelles et accessoires utilisés pour la danse flamenco. Bien entendu si vous suivez des cours de danse flamenco ou si vous vous entrainez à maitriser les pas chez vous, n’importe quelle tenue confortable fera l’affaire. Pour les femmes, une robe, pas forcément traditionnelle ornée de volant, sera malgré tout recommandé car c’est un élément clé de la danse flamenca. Les chaussures font de même partie de la danse elle-même, et il vous faudra des talons assez présents pour que les frappes au sol se fassent entendre.

Vêtements et accessoires pour la danseuse

Origine et évolution de la tenue de la bailaora

La robe flamenca, aujourd’hui symbole de la culture andalouse, a des origines modestes. Elle vient des vêtements portés au XIXe siècle par les femmes des classes populaires en Andalousie, comme les paysannes et les femmes gitanes. Pendant les foires agricoles (appelées ferias), notamment à Séville ou à Jerez, ces femmes accompagnaient leurs maris et portaient de longues robes en coton. Ces robes étaient serrées au niveau du buste et des hanches, puis s’élargissaient vers le bas. On les appelait bata de faena, ce qui signifie « robe de travail ». Elles étaient souvent décorées de volants, pour plus de confort et de féminité. Ces foires n’étaient pas seulement des marchés. C’étaient aussi des moments festifs, avec de la musique, de la danse et des repas partagés. Les vêtements portés à ces occasions ont donc pris une dimension à la fois pratique et esthétique. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, les classes plus aisées commencent à fréquenter ces foires. Elles remarquent ces robes simples mais élégantes, et s’en inspirent. Petit à petit, la robe flamenca devient une tenue à la mode, en conservant son caractère populaire. Dans les années 1920, elle est choisie comme costume officiel pour la Feria de Abril de Séville. Cela marque le début de son rôle comme symbole culturel fort de l’Andalousie. Au fil des années, la robe évolue. Elle devient plus ajustée, les volants se multiplient, et les tissus deviennent plus colorés et décorés, avec l’apparition des pois (lunares), très caractéristiques de ce style. À partir des années 1950 et 60, les danseuses professionnelles de flamenco commencent à porter ces robes sur scène. Pour faciliter leurs mouvements, elles adaptent la coupe et les matières. La robe flamenca devient alors non seulement un vêtement traditionnel, mais aussi un costume de spectacle, pensé pour accompagner la danse. Aujourd’hui encore, la robe flamenca continue d’évoluer. Des créateurs andalous la modernisent tout en respectant ses racines. Elle est même présentée chaque année dans des défilés de mode, comme le Simof (Salon international de la mode flamenca) à Séville. Mais malgré ces évolutions, elle reste profondément liée à ses origines populaires et à la culture gitano-andalouse. Elle garde aussi un rôle essentiel dans l’expression artistique du flamenco.
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La robe

La robe flamenca est longue, généralement jusqu’aux chevilles. Elle peut être avec ou sans manches, et est souvent ajustée jusqu’aux hanches ou aux genoux, puis s’évase vers le bas dans une forme typique appelée corte de sirena. Elle est ornée de plusieurs volants, en particulier sur la jupe, et parfois aussi sur les manches, au niveau des poignets. Des ruches peuvent également apporter plus de volume à l’ensemble. Les couleurs et motifs de la robe varient selon le palo (le style ou chant flamenco interprété). Pour les palos solennels comme le Tiento, la Soleá, la Caña, le Polo, la Seguiriya ou le Taranto, on privilégie des couleurs unies et sobres. En particulier pour la Seguiriya, le noir est de rigueur. Pour les palos plus festifs et rythmés comme le Tango, le Fandango, les Cantinas ou la Bulería, on peut se permettre plus de fantaisie : couleurs vives, pois, rayures ou imprimés sont alors les bienvenus. La robe à traîne (bata de cola), qui demande une technique spécifique pour être dansée, est souvent utilisée pour des palos comme la Soleá, la Caña, le Polo, la Seguiriya, les Cantinas ou le Fandango. Les tissus les plus couramment utilisés sont la popeline, le coton, l’élasthanne ou encore la mousseline, qui permettent à la robe de bien suivre les mouvements tout en gardant sa structure.

Les chaussures

Les chaussures de flamenco sont de véritables instruments de percussion. En cuir, elles sont solides, stables et dotées de talons larges d’environ 5 à 7 cm. Des clous métalliques sont placés sous la pointe et le talon pour amplifier les frappes du pied. Elles peuvent se fermer par des lacets ou une boucle, et sont souvent assorties à la robe.

Le châle (mantón de Manila)

Le châle est un accessoire traditionnel qui apporte grâce et élégance. En soie, orné de franges, il se porte sur les épaules et peut être intégré à la chorégraphie, devenant alors un véritable partenaire de danse. Il est surtout utilisé pour les palos comme les Cantinas, la Soleá, la Caña ou le Polo, mais jamais pour des styles sombres comme la Seguiriya. Il doit être suffisamment grand (environ 1,60 m) pour permettre une belle amplitude de mouvement.

Les cheveux

Traditionnellement, les cheveux sont attachés en chignon. Cependant, certaines danseuses optent aujourd’hui pour les cheveux lâchés (pelo suelto), qu’elles utilisent comme prolongement de leur expression corporelle. On peut également ajouter des accessoires tels qu’une fleur, une peineta (grand peigne décoratif), ou de petites barrettes à strass (horquillas).

L’éventail

L’éventail est bien plus qu’un simple accessoire décoratif : il devient un prolongement du geste, un outil d’expression et de rythme. Pliable, il peut être assorti à la robe ou jouer sur les contrastes. Il est principalement utilisé dans des palos tels que la Guajira, la Colombiana, l’Alegría, les Cantinas ou le Fandango.

Les castagnettes

Les castagnettes ne sont pas systématiques, mais lorsqu’elles sont utilisées, elles ajoutent une dimension sonore riche à la performance. La danseuse devient alors percussionniste. Elles accompagnent souvent les palos comme le Fandango, la Soleá, la Caña, le Polo ou la Seguiriya.
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Vêtements portés par le danseur

La tenue masculine dans le flamenco est plus discrète que celle des femmes, mais tout aussi codifiée, élégante et fonctionnelle pour la danse. La tenue traditionnelle de danse flamenco pour homme est un costume court andalou sobre, élégante et pensée pour mettre en valeur la posture, la force et la précision du danseur.

Origine de la tenue du bailaor

La tenue traditionnelle de danse flamenco pour homme, souvent appelée traje corto, trouve ses origines dans le costume de campagne andalou du XIXe siècle. À cette époque, les cavaliers andalous, notamment les éleveurs de chevaux et les travailleurs des domaines ruraux (ganaderos, vaqueros), portaient un vêtement pratique et élégant, adapté à la monte et aux travaux en extérieur.
Ce costume se composait d’un pantalon taille haute et ajusté pour faciliter les mouvements, d’une veste courte (appelée chaquetilla) qui laissait les hanches dégagées pour la selle, et parfois d’un gilet. Ce style vestimentaire s’accompagnait souvent d’un chapeau cordouan à bords plats, typique de la région de Cordoue.

Avec le temps, ce costume est passé du champ au spectacle. Dès la fin du XIXe siècle et le début du XXe, il est adopté dans les ferias et les représentations artistiques, devenant un symbole de l’élégance masculine andalouse. Dans le flamenco, cette tenue a été naturellement intégrée à la scène, car elle évoque à la fois l’assurance, la fierté et la rigueur du danseur, tout en respectant la tradition régionale.
Aujourd’hui encore, bien que modernisée dans certaines mises en scène, cette tenue conserve son lien profond avec le monde équestre, la culture andalouse rurale et l’histoire du flamenco.

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Le pantalon

Le pantalon est ajusté sans être moulant. Il permet des mouvements amples sans entraver la mobilité. Porté taille haute, il est souvent accompagné d’une ceinture large qui soutient le bas du dos et souligne la posture. Les couleurs sont généralement sobres (noir, gris ou bleu marine) mais certains danseurs n’hésitent pas à choisir des teintes plus vives, notamment dans des contextes modernes ou festifs.

La chemise

La chemise est simple, souvent confectionnée dans un coton léger, avec ou sans manches longues selon les préférences ou la température. Elle est généralement unie, le plus souvent blanche ou noire, bien que des couleurs plus marquées soient parfois choisies pour des performances plus expressives.

La veste

Selon le style et la chorégraphie, le danseur peut ajouter un gilet ou une veste courte. Cet élément vient structurer la silhouette et renforcer l’élégance de la tenue sans nuire à la liberté de mouvement.

Les chaussures

Les chaussures sont, comme pour les femmes, un élément central de la tenue. Fabriquées en cuir solide, elles doivent offrir un bon maintien. Les talons, larges et cloutés, mesurent en moyenne entre cinq et six centimètres. Des clous en métal sont également fixés sous la pointe et le talon pour renforcer l’effet percussif des frappes au sol.

Le chapeau

Le chapeau, souvent facultatif, est le chapeau cordouan, reconnaissable à ses bords plats et droits. Il complète la silhouette avec une touche traditionnelle et peut être utilisé comme accessoire scénique selon la mise en scène.

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